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ALELA DIANE – Cusp (2018)

ALELA DIANE - Cusp (2018)1. Albatross
2. The Threshold
3. Moves us Blind
4. Emigre
5. Never Easy
6. Song For Sandy
7. Buoyant
8. Ether & Wood
9. Yellow Gold
10. So Tired
11. Wild Ceaseless Song

Date de sortie : 19 janvier 2018 / Label : AllPoints / Pays d’origine : Etats-Unis

Il y a 10 ans déjà, Alela Diane venait bouleverser nos habitudes et nos cœurs avec la Folk ténébreuse de son Pirate’s Gospel, un premier disque émotionnellement marquant, point de départ d’une aventure musicale qui allait puiser au plus profond des racines de l’Americana. Elle a poursuivi ce voyage tout au long de la décennie passée avec la même intensité, donnant à chaque fois beaucoup d’elle-même à travers ses chansons.

Aujourd’hui les années ont passé et celle qui nous avait quitté sur un disque marqué par la rupture amoureuse en 2013 (« About Farewell ») revient sous un autre visage, même si son nouvel album répond encore aux critères profondément humains de ses prédécesseurs. La première grande différence de « Cusp » réside dans les conditions de sa composition et de son enregistrement. C’est l’œuvre d’une mère, ou plutôt d’une future mère au moment où il fut enregistré, sa deuxième enfant étant née prématurément à l’heure du mixage. La venue au monde de cette nouvelle vie est aussi le fil conducteur de ce disque qui lui est d’une certaine façon voué et ouvre en même temps une réflexion sur la vie, le monde, à travers les yeux d’une mère.

Le piano a également pris une place importante dans son oeuvre, joué avec la même délicatesse que sa guitare Folk qui n’est jamais bien loin. L’idée de laisser les êtres aimés derrière elle hante les vers du premier titre « Albatross » qui dévoile par la même occasion l’atmosphère générale de l’album, une forme de mélancolie toujours teintée d’espoir. Car il y a surtout beaucoup d’amour sur « Cusp », celui de « Never Easy » derrière lequel on devine l’histoire de sa relation avec sa mère, ou celui de « Song For Sandy » dédiée à la chanteuse Folk Sandy Denny décédée dans les années 90 qui laissa une enfant derrière elle.

Mais les chansons les plus vibrantes de « Cusp » sont probablement les première dévoilée, « Emigré », un sujet qui peut aussi bien aborder la situation de réfugiés en Europe que celle des mexicains que l’Amérique de Trump veut bloquer derrière un mur, à travers l’image des oiseaux en liberté qui détonne avec le combat et les peurs des émigrés : « Seabirds fly the salty wind, East to South, North to West / See us go as they go cross the border lines… ». Et enfin « Ether & Wood » avec les chœurs de Johanna et Klara Söderberg de First Aid Kit, une chanson pleine de mélancolie mais une fois encore apaisée par l’idée de parenté.

Alela Diane avait largement su nous émouvoir par le passé avec ses disques très personnels mais « Cusp » pourrait bien surpasser tout ce qu’elle nous avait offert jusqu’ici. Une œuvre particulièrement intense et réfléchie, dont la tristesse apparente laisse entrevoir une lueur d’optimisme. C’est cette lueur qui nous touche aujourd’hui, celle d’une artiste pour qui la poésie n’est pas qu’un vain mot, mais un art de vivre.

Pour plus d’infos :

Chroniques :

The Pirate’s Gospel (2007)
To Be Still (2009)
The Silence Of Love (2008)

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