MANIC STREET PREACHERS - Futurology (2014)

1. Futurology
2. Walk Me To The Bridge
3. Let’s Go To War
4. The Next Jet To Leave Moscow
5. Europa Geht Durch Mich
6. Divine Youth
7. Sex, Power, Love And Money
8. Dreaming A City (Hugheskova)
9. Black Square
10. Between The Clock And The Bed
11. Misguided Missile
12. The View From Stow Hill
13. Mayakovsky

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Date de sortie : 7 juillet 2014 / Label : Columbia Records – Sony Music / Pays d’origine : Royaume-Uni

Nous n’en avions pas parlé l’an dernier, mais les Manic Street Preachers étaient revenus il y a seulement 10 mois avec l’un de leur disques les plus beaux et personnels, ‘Rewind The Film’, qui avait dû dérouter plus d’un fan de la première heure en mettant les guitares électriques au placard, mais dont la poésie vraiment touchante (sur ‘This Sullen Welsh heart’ ainsi que le titre en duo avec Richard Hawley qui donnait son nom à l’album) faisait merveille. Tout cela sentait un peu l’album de fin de carrière, et ce n’est pas la première fois que l’on pouvait dire cela des Gallois, depuis ‘Lifeblood’ en fait en 2004, qui était lui aussi un disque à part, reposant exclusivement sur les claviers.

Mais les Manics avaient d’autres chansons en stock, suffisamment pour revenir seulement quelques mois plus tard avec ce ‘Futurology’ une fois encore très différent de son prédécesseur, mais vraiment très original. Le premier single dévoilé, ‘Walk Me To The Bridge’ annonçait clairement un changement de cap radical, avec des guitares portées par des claviers pour un résultat très Rock des stades 80’s, mais totalement réjouissant. C’est un peu toute l’ironie de ce disque qui joue sur le thème du futur en évoluant dans une atmosphère très marquée par le passé. C’est pourtant cette ligne musicale totalement assumée qui fait tout le charme de l’album.

Enregistré à Berlin, ‘Futurology’ ne délaisse pas non plus les thèmes politiques chers aux Manic Street Preachers, dont les textes sont toujours acérés, notamment sur le Krautrock ‘Europa geht durch mich’ qui traite des espoirs et des problème suscités par l’Union Européenne. On retrouve sur ce titre l’actrice allemande Nina Hoss qui chante dans sa langue natale. Comme sur ‘Rewind The Film’ le groupe fait d’ailleurs appel à plusieurs invités : Georgia Ruth Williams qui assure le chant sur le très beau ‘Divine Youth’ et Green Gartside sur ‘Between The Clock and The Bed’.

Mais le plus étonnant sur ce disque ce sont ses titres entièrement instrumentaux, à la limite du kitch, notamment ‘Dreaming A City (Hugheskova)’ dont les envolées de claviers et les riffs de guitares sont étonnamment datés, comme un générique de Derrick ou d’une série années 70/80. Mais c’est pourtant ce parti pris qui rend ce morceau décalé si savoureux. Idem pour le titre final, ‘Mayakovski’, plus expérimental, qui synthétise bien la thématique de l’album. Mais on retiendra surtout des chansons telles que ‘Sex, Power, Love And Money’ qui possède encore toute la rage des Manics à leurs débuts.

Un éternel recommencement. Telle pourrait être la devise des Manic Street Preachers qui parviennent à se renouveler d’une manière étonnante à chaque fois, après plus de 25 ans de carrière. On décèle à travers cet album un groupe qui se fait encore plaisir, qui ne fait pas un disque juste parce qu’il faut continuer. Aussi surprenant puisse-t-il être, ‘Futurology’ possède une âme, à l’image de ses auteurs.

Titres conseillés : à peu près tous !

Pour plus d’infos :

Voir la galerie photos du concert au Bataclan, le vendredi 23 mai 2014

Chroniques :

‘Postcards From A Young Man’ (2010)
‘Journal For Plague Lovers’ (2009)
‘Send Away The Tigers’ (2007)
‘Lifeblood’ (2004)
‘Everything Must Go’ (1996)
‘The Holy Bible’ (1994)

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