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THE DØ – Interview – Vendredi 30 novembre 2007

A quelques jours de la sortie de l’un des premiers albums les plus attendus de ce début d’année, Stars Are Underground est parti à la rencontre du ‘phénomène’ The Dø. Au-delà du buzz et des espoirs les plus fous portés en ce groupe par le public et la critique, voici l’occasion de faire connaissance avec un duo aussi doué que complice pour qui les portes du succès s’apprêtent à s’ouvrir très, très grand …

Ma première question est assez simple, j’imagine qu’on vous l’a déjà posée 100 fois : votre nom…

Dan : Oh ! 200 fois !

… Comment le prononce-t-on et à quoi fait-il référence ?

Olivia : Ça se prononce “The Do” – [do] en phonétique, ndlr – comme la première note de la gamme, un dø !

Dan : …Comme Dan et Olivia !

D’où le barré ?

Dan : Oui, exactement ! Bravo ! Un musicien !

Il s’écrit en 2 mots donc ?

Dan & Olivia : oui.

Il y a de gros débats sur le sujet sur les forums internet, parmi les utilisateurs de Last.fm notamment, pour savoir sous quel nom vous répertorier !

Olivia : Vraiment ? On a mis du temps à se décider nous aussi !

Dan : Parfois j’aime bien l’écrire attaché, d’autres fois détaché, et d’autres fois encore je n’écris que ‘Dø’ ! Et voilà !

Comment s’est formé le groupe ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Olivia : On s’est rencontré il y a trois ans en travaillant sur une musique de film et on a été amené à travailler ensemble… un peu contre le gré de chacun, enfin surtout contre le gré de Dan qui voulait travailler tranquille dans son studio et ne pas s’encombrer d’une chanteuse-compositrice (rires). Et finalement la collaboration a été très fructueuse, très rapidement. On ne pouvait plus se quitter !

(A Dan) Donc avant tu composais seul ?

Dan : Oui ! Seul, dans mon studio, sans horaires, sans demander à qui que ce soit quoi que ce soit et c’est vrai que ç’a été un bouleversement pour moi le jour où j’ai commencé à travailler avec Olivia puisque toutes mes collaborations antérieures n’avaient rien donné de bon. Le réalisateur nous avait poussé à travailler ensemble mais moi je n’en avais pas du tout envie, je voulais continuer ma vie de compositeur de studio. Mais ma vie a changé dès le jour où l’on a commencé à enregistrer des trucs ensemble et voilà, je me retrouve aujourd’hui sur scène, loin du confort de mon studio mais sous la chaleur des spotlights !

Justement, la scène parlons-en ! Je vous ai vus en concert à la Flèche D’Or en juillet dernier…

Ensemble : Cool !

…et vos prestations son justement électriques !

Dan : Oui, comme quoi je pense que c’était un truc qui est venu naturellement.

Olivia : Je pense surtout que l’on est chacun est avide de nouvelles expériences. C’était moins nouveau pour moi parce que j’avais déjà fait de la scène en amateur, j’avais toujours chanté.

Dan : Pour moi c’était complètement nouveau. Tout ce que je fais aujourd’hui je ne l’avais pas fait auparavant ! Par exemple je n’avais jamais fait de chanson avant !

Olivia : Et pour moi ce qui était nouveau c’était les musiques de films ! Je n’avais jamais composé dans ce contexte.

Vous vous êtes donc retrouvés complémentaires ?

Dan & Olivia : COMPLÈTEMENT !

Dan : Et c’est incroyable parce que je trouvais ça un peu nunuche quand on me parlait de moitié qui retrouve son autre moitié, mais là c’est vraiment incroyable ! Elle est en moi ! On va toujours dans le même sens, il n’y a aucun compromis entre nous deux, et c’est ça qui donne des trucs intéressants.

Et vous tournez ensemble depuis longtemps ?

Dan : Seulement depuis février 2007, c’est encore très récent, ce soir ça doit être notre 32ème concert (ndlr : EMB Sannois, le 30/11/2007).

Quand je vous ai vus en juillet dernier à la Flèche d’Or, je ne m’attendais d’ailleurs pas à voir une telle queue dans la rue !

Dan & Olivia : Bah nous non plus !

Olivia : C’est allé très vite.

Dan : Et voilà, maintenant les concerts que l’on fait sont complets, la Maroquinerie, demain à Evreux. Il n’y a pas de pub, ni d’affiche, que Myspace.

Et vous pensez que Myspace a beaucoup joué dans votre notoriété ?

Olivia : Ca nous a accompagné depuis le début.

Dan : C’est l’outil qui a fait qu’aujourd’hui on est là, sur scène. On a formé toute notre équipe grâce à Myspace : notre tourneur, les maisons de disques… S’il y a des gens qui doutent que des labels traînent aujourd’hui sur Myspace pour trouver des talents, eh bien si, il y en a ! C’est la même chose pour les tourneurs. On n’avait même pas fait un concert que Thierry Langlois de Uni-T est venu nous chercher. Moi je trouve ça magique, c’est la vraie modernité, il n’y a plus ce long chemin consensuel, le processus administratif qui fait que pour aller voir une maison de disques il faut envoyer des CDs ou autre chose. Aujourd’hui tu fais ton truc, tu le fais bien, il y a des gens qui ‘ont des oreilles’ et qui en parlent.

Olivia : Et au début comme on ne faisait pas encore de concerts quand on a commencé à avoir des chansons et pensé à faire un album, ce qui nous a beaucoup boosté c’est d’avoir les commentaires, les encouragements des personnes qui écoutent de la musique, qui achètent des CDs, et pas les maisons de disques. Ça nous a énormément aidé et permis de continuer.

Dan : Il y a toujours une période de doute. Quand on ne rentre pas dans une machine, une ‘industrie du disque’, tu es seul à faire ton disque chez toi sans penser forcément à faire un album qui va pouvoir sortir. Tu fais 5-6 chansons et après tu peux te dire que ça ne sert à rien. Donc voilà, tous les jours il y avait de plus en plus d’écoutes sur Myspace, de plus en plus de mouvement et de commentaires d’amour, des gens qui aimaient cette musique. Et ce n’a fait qu’amplifier notre envie de continuer.

Olivia : Et ce qui est beau c’est que l’on a vraiment rencontré ensuite certaines de ces personnes, des gens de Dunkerque, de Bordeaux…

Dan : À Paris on en croise qui nous disent « Hey ! C’est moi, machin, dans Myspace ! »

Et ‘On My Shoulders’, cette fameuse chanson qui s’est retrouvée dans une pub, c’est arrivé grâce à Myspace aussi ?

Dan : Non, en fait après le buzz autour de The Dø qui est né sur Myspace on a commencé à signer des contrats, le premier étant assez important pour nous, un contrat d’édition chez Universal, une sorte de ‘grand manager’, de ‘grand agent’. Il a chez eux des sections de synchronisation de musique à l’image. Et voilà, il y avait cette pub visuellement assez belle pour laquelle ils cherchaient un groupe pas encore connu, qui n’avait pas encore explosé.

Olivia : Mais la chanson existait déjà…

Dan : Oui, ce n’était pas du tout une commande, elle existait depuis des mois, elle était déjà sur Myspace. Donc ils nous ont appelé, on a discuté du pour et du contre et ça s’est fait… Et puis après on a eu plein d’autres propositions, mais là on a dit Stop ! Une pub ça va !

Au début on va sûrement vous reconnaître grâce à ce titre, mais finalement je pense qu’à l’écoute du disque qui est tellement varié vous devriez en sortir assez rapidement. Ce n’est pas seulement Folk, ni Rock d’ailleurs… Il y a notamment des morceaux qui touchent au Hip Hop, comme ‘Queen Dot Kong’, qui me fait penser à The Go ! Team, ce côté enthousiaste, grand bordel joyeux avec des cuivres partout et un chant plutôt Rap…

Olivia : Ah ! Je les connais mais seulement de nom…

Et puis ‘Unissasi Laulelet’, ce titre est en Finnois ?

Olivia : Oui

C’est influencé par la musique traditionnelle ?

Olivia : Un peu. En fait je pense que le côté traditionnel est venu lors de l’enregistrement, on voulait mettre plein de chœurs et ça a donné un résultat dans cet esprit mais ce n’était pas notre volonté au début. J’avais surtout envie d’écrire une chanson en Finnois. Ca fait partie de nos passions musicales aussi donc inconsciemment ça a donné ce résultat.

Alors justement, qu’écoutez-vous ?

Dan : On écoute vraiment, mais vraiment de tout depuis que l’on se connaît ! Moi je viens du Jazz et de la musique classique et contemporaine et Olivia venait plus de la chanson, donc il y eu un échange qui s’est fait et donc j’ai commencé à écouter d’autres choses : Queen, les Rolling Stones, David Bowie, etc., et Olivia s’est mise à écouter Thelonious Monk, John Coltrane, Sonny Rollins. Mais on adore aussi le Rap tous les deux, c’est un truc qu’on toujours aimé, que l’on a vraiment en commun. Et voilà, il y a vraiment de tout, on ne se sent pas dans un courant artistique, c’est ouvert, j’ai l’impression de faire partie d’un immense monde musical, plutôt qu’une petite forteresse de Heavy Metal, de Jazz ou de Rock. Quand on va chez un disquaire on passe dans tous les rayons, et ça dure des heures parce qu’on ne peut pas s’arrêter à un truc. On ne va pas juste aller voir ce qui se passe dans le rayon Indé ou le rayon Jazz, on est obligé de tout faire ! Du coup on a l’impression que l’on ne connaît rien et que l’on va découvrir plein de choses, il y a tellement de trucs…

Ne pas être collé à un seul style contribue justement à la richesse de votre album ! Donc tout cela s’est donc fait naturellement, sans vouloir volontairement faire un disque touche à tout ?

Dan : Il n’y a jamais de choix. On peut essayer d’analyser, d’avoir du recul sur un album une fois qu’il est fini, clôt. Mais quand on compose et crée un album – et on ne savait même pas au début que ce serait un album – il s’agit juste ce que l’on a envie de faire, de prendre cette liberté, d’y mettre tout notre amour, ce que l’on a envie de donner aux gens et de se donner à nous-même… Et ça, ça fait de la musique, tout bêtement !

Olivia : C’est très instinctif, presque animal ! C’est comme ça que l’on a fonctionné pendant tout l’enregistrement de l’album et on n’avait aucune pression.

La composition et l’enregistrement se sont faits sur le long terme ?

Dan : Un an et demi à peu près, parce que depuis qu’on se connaît on a aussi fait quatre long métrages, deux pièces de théâtre, trois pièces pour de la danse contemporaine… Il y avait énormément de travail, j’ai travaillé sur un album de musique du monde à côté, ‘Toumast’, de la musique Touareg, donc notre album s’est conçu avec les petites plages de liberté que l’on avait.

Et sur scène vous êtes trois, il y a Jérémie, le batteur, il fait partie intégrante du groupe ?

Dan : C’est sûr qu’il fait partie intégrante du groupe en live. Mais The Dø est né d’une rencontre entre Olivia et moi, de nos compositions et d’un travail d’un an et demi de studio. On a ensuite cherché un musicien en plus pour nous accompagner sur scène. Jérémie est essentiel pour le travail qu’il fait avec nous sur scène, maintenant The Dø ça reste Dan et Olivia.

Vous avez aussi joué à l’étranger récemment, à Londres, quel a été l’accueil du public, aussi enthousiaste qu’ici, il y a déjà eu du bruit autour de ce que vous faîtes ?

Dan : Non, pas encore, on ne nous connaît pas là-bas !

Olivia : On nous avait prévenu que ça ne serait pas du tout pareil. C’est une telle industrie là-bas, il y a tellement de groupes qui tournent qui sont très forts sur scène. On est un peu arrivé dans nos petits souliers. En général on a eu un bon accueil, mais ce côté très, très brut, avec ‘aucun confort, technique notamment, ça nous a énormément apporté. En France on a commencé avec des salles comme le Nouveau Casino, pas trop petites pour un début, donc à Londres on a vraiment fait ce par quoi on aurait dû commencer !

Et en Finlande ?

Olivia : En Finlande ? Ca ne saurait tarder !

L’album est prévu pour le 14 janvier, et déjà une Cigale en mars, comment abordez-vous l’avenir ?

Dan : On ne cherche pas forcément à jouer dans des salles de plus en plus grandes, on cherche à continuer à faire ce que l’on aime et le mieux possible : le live, et ensuite un deuxième album. Mon but n’est pas de faire un Zénith l’année prochaine mais des salles comme l’EMB, la Maroquinerie où l’on est proche des gens…

Olivia : Moi j’espère surtout pouvoir voyager !

Propos recueillis le vendredi 30 novembre 2007 à l’EMB Sannois. Un grand merci à Dan & Olivia, Monte & Cinq 7.

Pour plus d’infos :

Lire la chronique de ‘A Mouthful’
Lire le compte-rendu du concert de The Dø à l’EMB Sannois, le 30/11/2007
Flèche d’Or, le 18/07/2007 : compte-rendu / galerie photos

http://www.myspace.com/thedoband

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