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LE PRINCE MIIAOU – Interview – Paris, mardi 5 avril 2011

En l’espace de trois albums et à peine plus d’années, le Prince Miiaou a su se construire une belle réputation qu’elle doit surtout à elle-même… Elle passe maintenant à la vitesse supérieure avec un nouveau disque d’une maîtrise impressionnante. Voici une ‘self-made woman’ qui nous a raconté beaucoup de choses sur son parcours, la composition de cet album et surtout son indépendance qui porte aujourd’hui ses fruits.

LE PRINCE MIIAOU - Interview - Paris, mardi 5 avril 2011

On présente ‘Fill The Blank With Your Own Emptiness’ comme ton 3ème album, mais je pensais qu’il n’y avait eu que ‘Safety First’ auparavant… Est-ce que tu pourrais me résumer un peu ton parcours pour mettre cela au clair ?

Le Prince Miiaou : J’ai commencé vers 16 ans. J’étais chanteuse dans le groupe de Métal de mon frère, parce que ça m’amusait. C’est comme ça que j’ai vraiment commencé la musique. A l’époque j’en écoutais peu. Rapidement c’est devenu une passion, j’ai eu un groupe pendant 4 ans avec lequel je faisais du Post Rock et là j’avais une guitare. C’est un peu à ce moment-là que je me suis formée. Mais après j’en ai eu marre des compromis de groupe, donc j’ai créé le Prince Miiaou. A l’époque j’étais en stage dans un studio d’enregistrement. J’ai commencé à composer mes chansons, et quand j’ai eu plusieurs titres je les ai fait écouter à un ingénieur du son là-bas qui m’a proposé de m’enregistrer. A ce moment-là j’avais 10 titres, donc un album. Ce disque est différent, beaucoup plus sombre. Il n’y a pas de guitares, que du piano… En fait à l’époque je n’avais pas d’instrument, je faisais tout à la souris avec des logiciels sur mon ordinateur. L’album s’appelle ‘Nécessité Microscopique’ et je l’assume complètement. Un an après ça j’ai fait ‘Safety First’. Je n’avais pas fait beaucoup de concerts avec le 1er album, parce qu’il n’y avait personne pour m’en trouver, parce que ça me gonflait de me vendre – je ne sais pas du tout faire ça. Comme j’ai eu du mal à trouver des dates, je me suis vite enfermée à nouveau pour me remettre à composer. J’ai donc fait ‘Safety First’ qui a fait plus parler de lui. Je ne sais toujours pas comment d’ailleurs ! Et rapidement aussi après j’ai finalement composé mon troisième album.

Tu as mis du temps à te créer une identité musicale ?

Le Prince Miiaou : Je n’ai jamais réfléchi à ça. J’ai toujours composé ce qui me passait par la tête. Ca n’est pas quelque chose de figé, entre mon 1er et mon nouvel album c’est assez différent parce qu’on change, parce qu’on écoute de nouveaux artistes, de nouveaux morceaux, parce qu’on vit de nouvelles choses. Par exemple si tu compares Kid A et OK Computer de Radiohead, ça pourrait être deux artistes différents. Il n’y a pas vraiment d’identité donc, c’est possible de changer du tout au tout.

Comment as-tu réagi en voyant qu’il commençait à se passer quelque chose avec ‘Safety First’, quand les médias ont commencé à s’intéresser à toi?

Le Prince Miiaou : J’ai trouvé ça assez FOU au début, surtout la première fois qu’on m’a dit que Bernard Lenoir avait passé un de mes morceaux. Je ne l’avais pas entendu parce que je n’écoutais pas cette émission, mais je savais qui il était, ce qu’il représentait pour le Rock. J’avais des étoiles dans les yeux ! Je n’y croyais pas et en même temps j’étais super fière, aux anges ! Et à peu près en même temps il y a eu les Inrocks. D’ailleurs c’est JD Beauvallet qui m’a découverte avant Lenoir et qui lui a fait connaître. Donc c’étaient de grands noms, je n’aurais pas pu tomber sur une meilleure reconnaissance que celle-ci. Ces gens-là sont les ‘représentants’ de la musique que j’aime. Je n’en revenais pas en fait… J’étais sur le cul ! Et puis tout s’est enchaîné. Après Lenoir il y a eu le chantier des Francofolies qui nous a proposé de venir jouer, le Parisien a fait un article… Cette sortie d’album, c’était le bazar, tout venait par à-coups, il n’y avait rien d’organisé parce que j’étais seule, en autoproduction, c’est là que j’ai commencé à avoir une attachée de presse, un manager. Donc ça venait d’un coup, un jour on me disait « tu es en couverture de Libération » alors qu’il ne s’était peut-être rien passé pendant 3 mois auparavant. De 2009 à aujourd’hui je prenais ce qui m’arrivait parce qu’il n’y avait rien d’évident dans tout ça. C’était incroyable à chaque fois.

On va passer au nouvel album maintenant ?

Le Prince Miiaou :OK !

LE PRINCE MIIAOU - Interview, Paris, mardi 5 avril 2011Comment s’est passé la composition du nouvel album, ça a été différent, ou plus difficile que pour les précédents?

Le Prince Miiaou : Vachement plus dur ! Déjà, il a fallu que j’apprenne à composer de manière entrecoupée, ce qui ne m’étais jamais arrivé avant puisque je ne faisais que ça et j’avais peu de dates. Donc j’étais souvent chez moi, je composais quand je voulais, je pouvais y passer 3 jours de suite. Là ce n’était plus le cas, j’avais plus de choses à faire à l’extérieur. Et puis j’avais moins de choses à dire parce que j’avais fait deux albums en deux ans… Du coup j’en ai fait trois en quatre ans ! A l’époque des Beatles ils en faisaient bien deux par an, mais bon !… C’était plus dur de trouver l’inspiration, je m’étais peu ressourcée, peu « nourrie » entre le précédent et celui-ci. Et puis je m’étais mise une grosse pression toute seule qui me paralysait. Dès que j’entreprenais un morceau je me disais « Oh non ! C’est nul ! » parce que je pensais à Lenoir, à Beauvallet, parce que je n’avais pas envie de les décevoir. Je voulais qu’ils aiment encore mon nouveau disque, qu’ils ne pensent pas que ‘Safety First’ était un coup de chance. J’avais envie d’asseoir quelque chose, à leurs yeux en tout cas. Donc une grosse pression, peu de temps pour le composer aussi. J’étais enfermée dans ma pièce pendant 10 heures d’affilée. Il y avait un documentaire qui était tourné en même temps sur toute ma phase de composition et d’enregistrement où j’avais une caméra à 30cm du visage pendant trois semaines, ce qui était nouveau pour moi, parce que la composition c’est un moment hyper intime. Tu essaies des choses, tu n’es pas dans quelque chose de parfait du tout, au contraire t’es en train de chercher, tu tâtonnes, t’es brouillon, donc c’est très différent des précédents albums dans la composition. C’a été plus un travail comme « un devoir » en fait qu’une nécessité ou une envie comme avant. Je me disais qu’il fallait absolument que je fasse cet album rapidement parce qu’il y avait quelques regards tournés vers moi et il fallait que j’en profite pour pouvoir m’installer un peu dans ce milieu où il y a peu de place. Il y a donc plus une notion de travail sur celui-ci. Aussi parce que j’avais l’impression d’avoir déjà tout fait après deux albums dans les formats de chansons, comme me dire « Là je fais une intro calme et ça explose à la fin ». J’avais l’impression de me répéter dans les schémas, ce qui était faux parce qu’il n’y a pas 20 milliards de façons de faire une structure de chanson, c’est ce qu’il y a à l’intérieur qui est important. Donc oui, cet album c’était compliqué, je me suis beaucoup plainte !

Es-ce difficile de tout faire par soi-même ? Notamment d’avoir le recul nécessaire par rapport aux différents instruments, arrangements, à la production ?

Le Prince Miiaou : En fait je ne cherche jamais à avoir du recul parce que je pense que la musique c’est quelque chose de très subjectif. Non, du recul, je n’en ai pas ! C’est comme être objectif sur son enfant, on se dit qu’il est beau – ou pas d’ailleurs – mais je dis plus ça en pensant à ma musique, où je ne me dis pas forcément qu’elle est belle… Je pense que je trouverai mes enfants beaux ! Mais le fait de tout faire toute seule c’est justement pour ne pas avoir besoin de prendre du recul. Ce n’est pas que l’avis des autres ne m’intéresse pas, c’est que j’ai peur de m’y perdre, parce que tout le monde a un avis différent sur la musique, dans la façon de faire une chanson, de la commencer, de la finir. Donc si j’écoute trop les autres je me perds et je ne sais plus quoi faire. Donc je n’écoute que moi, et surtout je crois que c’est assez spontané. Je ne cherche pas à avoir du recul sur ce que je fais.

Les musiciens qui sont avec toi en tourné ont participé à l’enregistrement?

Le Prince Miiaou :Il y avait le batteur, le violoncelliste aux cordes et j’ai fait le reste en fait, ce qui n’est pas très malin parce qu’ils sont bien meilleurs que moi, mais l’enregistrement c’est justement un moment où j’apprends plein de choses. C’est ma formation en fait, un peu comme si je faisais un stage d’instruments. J’aime le faire, vraiment. Les gens ne comprennent pas forcément pourquoi je m’évertue à tout faire toute seule alors qu’il y a des personnes qui sauraient mieux le faire que moi. Mais c’est mon terrain de jeu, je n’ai pas forcément envie de le partager. Je me suis créé comme un parc d’attractions à moi en fait, et pour m’amuser et je n’ai pas forcément envie que quelqu’un d’autre en prenne les commandes. Les clips c’est un certain manège, les photos un autre, la composition encore un autre.

Donc en studio c’est moi qui joue parce que j’ai l’impression qu’au moins le résultat sera exactement comme je le veux. Après je n’essaie même pas de me mettre à la batterie ! Pour le coup là je serais complètement à la rue, j’en suis clairement incapable ! Pareil pour le son. Il y a un ingé son parce que je n’y connais rien, ça ne m’intéresse pas. J’ai une idée très précise de ce que je veux, mais dans la réalisation je ne sais pas le faire. Tout ce qui est technique c’est vraiment un métier pour lequel il faut faire des études ou passer du temps dessus, et je ne m’aventure pas dans ces choses-là. Ceci dit, on pourrait me dire la même chose pour les clips, mais on met vite en boîte des images qui ont du sens pour nous, même si je ne trouve pas que ça ressemble à un film ou à un clip. Ce n’est pas un film de vacances non plus parce que c’est un peu plus travaillé dans l’image, mais voilà, c’est plus facile quand même que de faire le son de mon album ! C’est dur à expliquer en fait, je ne sais pas pourquoi il y a des trucs que je ne sais pas faire où je ne m’autorise pas à aller. Les clips par exemple ça m’intéresse tellement – alors que je déteste apprendre généralement – là je regarde beaucoup de choses, je lis les tutoriels, j’essaie de comprendre comment on monte, etc., c’est une autre activité que j’aime bien faire !

C’est bien réussi à l’arrivée ! Moi j’aime bien ce clip, avec le bêtisier à la fin…

Le Prince Miiaou :La chute, ce n’est pas fait exprès !

Je m’en doutais, ça n’avais pas l’air !

Et de quoi parlent tes chansons, il y a des thèmes que tu aimes aborder?

Le Prince Miiaou : Avant je m’inspirais beaucoup de la frustration dans les histoires d’amour, c’était quelque chose qui me nourrissait beaucoup. Maintenant ce n’est plus du tout le cas par rapport à mon histoire personnelle et du coup j’ai un peu été obligée d’inventer des histoires. le disque parle aussi beaucoup du vide de la page blanche, de ma peur d’être sur scène, des nombreuses choses que j’ai vécu depuis deux ans après ‘Safety First’. Mais des choses professionnelles, car j’ai assez peu eu le temps de m’occuper de choses personnelles. tout tourne autour de ça, de la musique finalement.

Le titre de l’album c’est justement une référence à la page blanche?

Le Prince Miiaou : Oui, bien sûr. En fait au moment où j’écris les paroles, pour imager, je me regarde de l’intérieur, je tourne les yeux vers moi-même et j’essaie d’y retranscrire ce que j’y vois. Et pour cet album c’est comme si tout avait déménagé, tout ce qui était dans mon corps était parti, et il n’y avait plus rien : plus d’émotions, plus d’idées… le vide! Donc le titre de l’album exprime bien ce que j’ai vécu pendant la composition, l’angoisse de ne plus avoir de choses à raconter. Il a juste fallu que je trouve un nouveau mode de composition. Avant je m’attachais beaucoup au fait que mes paroles étaient personnelles, parlaient de moi, et j’étais complètement contre l’idée d’inventer des textes. mais là j’ai bien été obligée de m’y mettre et j’ai compris que je pouvais quand même exprimer autant de choses à travers des histoires inventées que des choses qui me sont arrivées. Je crois que je n’aime pas trop le changement, donc c’était un peu violent, mais bon, voilà!

En parlant de changement, c’est ton premier album distribué par un label, ça change quelque chose pour toi?

Le Prince Miiaou : Ce qui change c’est qu’il est beaucoup plus accessible aux gens, il est dans les bacs. Le précédent n’était disponible qu’à la Fnac, il n’avait pas été très bien distribué, donc ça fait que… je vais en vendre plus! Je ne sais pas! Mais avec le label c’est surtout la promotion qui est beaucoup mieux organisée, contrairement au précédent où tout se faisait un peu à l’arrache. Là il y a des plannings, beaucoup de choses, ça c’est le label qui l’apporte.

LE PRINCE MIIAOU - Interview, Paris, mardi 5 avril 2011Mais tu es en licence, c’est-à-dire que tu restes propriétaire de ta musique?

Le Prince Miiaou : Oui, parce que le label est arrivé après l’enregistrement de l’album en fait.

Et par rapport à ce que tu as dit avant, j’imagine que c’est quelque chose d’important pour toi?

Le Prince Miiaou : Oui. Surtout que dans les discussions auparavant il y avait un autre label qui voulait racheter mes bandes, mais ce disque je l’ai porté toute seule, j’ai dû trouver un endroit pour l’enregistrer, le payer, personne ne m’a aidée à le faire à part les gens qui étaient sur place avec moi, alors que ce label n’avait rien fait pour moi. Alors pourquoi je leur vendrais cet album que j’ai porté à bout de bras? Il était donc clair que je voulais rester productrice et j’avais du mal avec l’idée de devenir ‘salariée’ de maison de disque. C’est beaucoup de contraintes, parce qu’il faut monter une structure en tant que producteur et il y a tout le côté administratif, mais je choisis qui est en studio avec moi, et ça me convient bien pour l’instant.

L’album commence par un titre avec des couplets en Français, « J’ai Deux Yeux », et c’est le seul… C’est toi qui l’a choisi comme single?

Le Prince Miiaou : Je ne sais plus quelle était l’autre possibilité, je crois que c’était ‘Turn Me Off’. Déjà ce n’est pas un album qui a des singles évidents, du coup ‘J’ai Deux Yeux’ est un titre court, ça partait tout de suite. Avec le Français ça arrangeait les radios. D’ailleurs je ne croyais pas qu’il entrerait en radio. Il est rentré sur France Inter et Oui FM, pas sur les autres grosses radios, mais c’est déjà bien! Et je trouve qu’il représente bien tout l’album, il y a un peu de tout. Sur ‘Safety First’ il y avait déjà des morceaux en Français, donc pour moi ce n’est pas incohérent du tout. Ah oui… Je n’avais jamais réfléchi au fait que du coup ça pouvait présenter un projet Français pour les gens qui ne connaissent pas…

Mais le refrain est tout de suite en Anglais.

Le Prince Miiaou : Oui, c’est un bon compromis. Mais en même c’est un album qui est assez difficile à représenter avec un seul adjectif, je trouve qu’il y a des morceaux très différents. En tout cas j’étais d’accord avec le choix de ce titre. par exemple je trouve ‘Bugs’ trop Pop pour présenter ma musique. Si ça avait été le single, ça m’aurait plus gênée parce qu’il a un côté un peu mièvre, alors que ‘J’ai Deux Yeux’ a un côté rentre-dedans qui me ressemble plus.

On te dit timide sur scène, j’ai vu ton concert au Divan du monde, ça s’est plutôt bien passé, non?

Le Prince Miiaou : C’était un concert très difficile parce que je l’ai fait sur les rotules et je crois que j’avais vraiment épuisé mes réserves d’énergie, donc je me suis finalement lâchée par fatigue. C’est vrai que le public était là et il a tout de suite répondu. Il m’a bien fallu 5 morceaux avant de me lâcher, au début j’étais partie plutôt vaincue que vainqueur, mais quand j’ai commencé à parler aux gens j’ai tout de suite senti du répondant, du coup quand ça se passe comme ça c’est assez chouette. Mais ce n’est pas tous les soirs comme ça. Comme je ne veux pas préparer ce que je dis, et que je ne veux pas me répéter d’un soir à l’autre, il y a des fois où je n’ai rien à dire, où il n’y a rien qui vient… Et là c’est curieux ce qui se passe!

Le public Parisien, c’est différent?

Le Prince Miiaou : Non, c’est un peu pareil partout.

Mais il y avait peut-être plus d’attente, de gens qui avaient entendu parler de toi?

Le Prince Miiaou : En fait c’était pire! Sur les dates parisiennes il y a beaucoup de professionnels, de journalistes, mais il y a aussi un public. Mais comme c’était un festival (Les Femmes S’en Mêlent, ndlr) je ne savais pas qui était là pour moi ou pour les autres. Les gens ne sont pas partis, c’est déjà bien! Et ils ont participé, c’est chouette aussi!

Pourquoi portais-tu un masque de plongée et une cape à la fin de ton concert au Divan du Monde ? Ca veut dire quelque chose ?

Le Prince Miiaou : Des lunettes de ski! Ca c’est sur ‘Football Team’, sur le précédent album. Dans le clip je suis déguisée comme ça et c’est un costume que j’ai toujours mis sur scène depuis en jouant ce morceau parce que je trouvais ça drôle de me déguiser à un moment. Je ne peux pas avoir le masque tout le temps parce que c’est très dur de jouer avec, je n’y vois rien! Parfois en plus je me le coince dans les yeux parce que j’ai peu de temps pour le mettre et ça devient vraiment compliqué, mais je trouve que ça désacralise un peu la scène en fait. Ca me donne un côté un peu plus gauche ou naïf, je peu faire plus d’âneries quand je suis déguisée comme ça! Je peux me lâcher.

Tu changes de peau!

Le Prince Miiaou : Oui, voilà! Ca me permet de me décomplexer, de ne pas me prendre au sérieux, d’accepter un peu plus de faire des erreurs. Au départ j’étais très intransigeante là-dessus, je m’écroulais pour le reste du set parce que je me disais que de toute façon j’étais nulle, mais avec ce déguisement c’est plus joyeux, plus léger.

Quand on voit le succès de groupe tels que The Dø, Cocoon, la Victoire de la Musique de Lilly Wood & The Prick, penses-tu qu’il se passe quelque chose en France au niveau des indés qui n’existait pas il y a quelques années? C’est peut-être une question difficile…

Le Prince Miiaou : Ce qui est difficile c’est que je ne me rappelle pas ce qui se passait au début des années 2000, ce qu’il y avait comme groupes en France. Je ne m’y intéressais pas de la même manière parce que je ne faisais pas encore ma musique, je n’étais pas encore dans ce milieu, je n’étais pas encore venue à Paris, je ne lisais pas les Inrocks ou d’autres magazines du genre. Donc je n’avais pas de conscience du marché de la musique, et de comment ça marchait, par conséquent c’est difficile de comparer. Après les groupes dont tu me parles, qui sont assez proches de ce que je peux faire, même si ça reste assez accessible. The Dø avait des morceaux assez compliqués, sur le 1er album en tout cas, mais ils ont fait une synchronisation de pub qui les a projetés et surtout ils ont assuré derrière. C’est chouette, mais je trouve que ça n’est pas encore assez.

Propos recueillis le mardi 5 avril à Paris.

Un grand merci au Prince Miiaou, à Anne-Sophie Lambell pour avoir rendue cette interview possible, à Mélissa Phulpin, ainsi qu’à toute l’équipe du label 3ème Bureau.

Pour plus d’infos :

Lire la chronique de ‘ Fill The Blank With Your Own Emptiness’ (2011)
Voir la galerie photos du concert au Festival des Inrocks – L’Olympia, Paris, lundi 7 novembre 2011
Voir la galerie photos du concert au Festival Les Femmes S’en Mêlent, le Divan Du Monde, Paris, mercredi 30 mars 2011

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