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AURORA – Interview – Paris, mercredi 14 octobre 2015

Découverte il y a quelques mois au détour de chansons savoureuses, Aurora est une jeune chanteuse originaire de Norvège qui monte, qui monte… Fraîchement récompensée aux European Border Breakers Awards, nous avons profité de son second concert parisien pour faire la connaissance de ce nouveau talent dont le premier album sortira l’an prochain et qui sera à n’en pas douter la star de demain. Une artiste rare. Une révélation.

Aurora

Peux-tu me parler un peu de toi? D’où viens-tu Aurora, quand as-tu commencé à faire de la musique ?

Aurora : Je suis Aurora ! Je suis née sur la côte Ouest de la Norvège et j’ai grandi à Bergen. Je vis presque dans la forêt, très loin de la ville et des gens, c’est bien. J’ai commencé le piano à l’âge de 6 ans, principalement du classique, mais j’ai appris à l’oreille, je ne sais pas encore lire une partition mais je ne pense pas en avoir besoin. Puis j’ai commencé à écrire des chansons à 9 ans, juste comme un hobby parce que j’en avais besoin pour moi-même… Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais maintenant je suis ici !

Viens-tu d’une famille de musiciens ? Est-ce qu’ils t’ont encouragée ?

Aurora : Non, mais ma famille adore la musique. Il y a toujours de la musique à la maison, à table ou quand je rentrais de l’école il y en avait en permanence. Donc ils aiment ça autant que moi, mais aucun ne chante ou ne joue d’un instrument. Je pense que si j’aime tellement ça, c’est parce que mes parents ne m’ont jamais poussée. Ils m’ont juste soutenue mais jamais forcée à répéter. C’était donc très bon pour moi parce que c’était mon initiative.

Et as-tu joué auparavant avec d’autres personnes, ou est-ce que ç’a toujours été juste toi ?

AURORA - Interview - Paris, mercredi 14 octobre 2015Aurora : Non, ç’a toujours été moi. Je trouvais que je n’avais pas une belle voix ! J’écrivais donc juste des chansons dans ma chambre, j’étais une enfant très sensible. Je ressentais beaucoup les choses, et dès que quelque chose de mal arrivait je passais beaucoup trop de temps à y penser. Donc il fallait que je trouve un moyen de sortir ces pensées de ma tête. C’est pour ça que j’ai commencé à écrire. C’était juste un hobby et je n’ai jamais chanté devant qui que ce soit avant d’avoir 15 ans, donc ça m’a pris du temps.

Et comment passes-tu soudainement de faire des chansons dans ta chambre à devenir plutôt célèbre ?

Aurora : C’est très étrange ! Avant j’étais heureuse de faire de la musique juste pour moi. J’aime écrire, ça me rend heureuse. Et puis mon management m’a trouvée en 2013. Il s’est passé beaucoup de choses depuis et maintenant c’est très différent d’auparavant. C’est bien de savoir que mes chansons peuvent être utiles. C’est important de pouvoir se rattacher avec une chanson, un livre ou film qui aient un sens pour nous et qui nous comprennent.

Et comment as-tu réagi à la réaction si soudaine et enthousiaste du public et de la presse ?

Aurora : C’était très bizarre. D’abord j’ai eu un peu peur et je ne savais plus si je voulais devenir une artiste ou non et je me suis dit que je devrais peut-être arrêter et faire autre chose, de ne pas saisir la chance qui m’avait été donnée. J’ai finalement décidé de le faire parce que j’adore faire de la musique et chanter. Il ne faut pas laisser la peur t’arrêter. Il n’y a pas que moi, tout le monde a peur de chanter devant des gens, au moins au début. Mais c’était très étrange, quand j’allais en ville à Bergen des gens ont commencé à vouloir se prendre en photo avec moi, des choses comme ça… Auparavant j’étais plutôt timide, mais j’imagine que j’ai dû apprendre à parler aux gens parce que je le fais de plus en plus. Mais tout le monde est très gentil, les gens viennent me dire qu’ils aiment ma musique donc c’est bien.

Et comment se passent toutes que les choses que tu es censée faire à ton âge, comme étudier ou sortir avec des amis ?

Aurora : Oui… Bonne question! Voilà encore quelque chose de très étrange. Quand j’étais plus jeune je ne m’imaginais pas que je serais ici, maintenant. Je me voyais bien plus finir mes études et passer du temps avec mes amis et peut-être tomber amoureuse de garçons ! Juste faire ce que l’on est supposé faire ! Mais je suis heureuse de savoir ce que je veux faire parce que beaucoup de jeunes de mon âge tournent en rond et n’ont aucune idée de ce qu’ils feront à l’avenir. Ils vont à tous ces cours sans forcément savoir ce qu’ils veulent, moi je m’estime très chanceuse de le savoir. Je m’entends mieux avec les gens plus vieux que moi de toute façon.

Tu passes beaucoup de temps avec des personnes plus âgées…

Aurora : Oui, et mes sœurs sont plus âgées, nous nous entendons vraiment très bien. J’ai donc appris à côtoyer des personnes plus vieilles que moi, leur humour et la façon dont nous pouvons parler de choses diverses me convient mieux. Je suis heureuse avec mon groupe, ce sont mes meilleurs amis malgré la différence d’âge. Donc je vais bien ! Auparavant j’étais une enfant assez étrange ce qui peut être souvent vu comme une mauvaise chose, mais il n’y a rien de mal à être un peu bizarre, et particulièrement avec mon groupe !

Et comment t’y prends-tu aujourd’hui pour composer. Écris-tu tes chansons de A à Z ou y-a-t-il d’autres personnes impliquées dans leur création ?

Aurora : Oui, il y en a parfois, mais je préfère écrire seule. C’est toujours plus facile d’être en symbiose avec une chanson, particulièrement lorsque tu l’as écrite pour toi-même. Mais j’ai encore beaucoup de choses à apprendre, j’ai commencé très jeune et l’Anglais n’est même pas ma langue maternelle ! Donc c’est très bien d’écrire aussi avec d’autres personnes. Au début c’était très étrange, je n’aimais pas trop ça. Mais maintenant j’ai trouvé les personnes avec qui j’aime écrire donc je le fais parfois, mais j’écris surtout seule parce que j’ai mon salon, les arbres, la mer, c’est une grande source d’inspiration ! Mais j’aime écrire aussi avec mon groupe parfois.

En effet, au sujet des arbres, tu sembles avoir une relation très forte avec la nature. On peut le deviner à travers tes chansons, mais aussi les photos que tu postes sur tes réseaux sociaux. Mais y-a-t-il d’autres choses qui t’inspirent comme la littérature ou le cinéma ?

Aurora : Je pense que oui. Je lis beaucoup de livre de « Fantasy », des aventures qui te font t’évader. Je pense que ça m’inspire parce que je passe beaucoup de mon temps à lire des contes de fées. Je sens que mes chansons ne sont pas inspirées par la réalité. Il y a un morceau qui s’appelle ‘In Boxes’ sur mon EP. Je ne vais pas te dire de quoi il parle, mais il n’est certainement pas inspiré par des choses que j’aurais vues ou entendues. C’est juste une histoire que j’ai créée de toutes pièces. Parfois je crée mes propres histoires et personnages de Fantasy. C’est bien d’avoir un peu des deux : des chansons émotionnelles et d’autres faciles à chanter qui sont un peu comme des contes de fées.

Tes chansons sont effectivement écrites comme de petites histoires. Aimes-tu écrire des histoires en dehors de la musique ?

Aurora : Je ne les écris pas forcément, mais je me raconte beaucoup d’histoires. Je pense que quand j’étais plus jeune j’aimais beaucoup écrire de petites histoires, qui sont ensuite devenues des poèmes, puis des chansons quand j’ai eu 9 ans. C’est de là que tout est parti quand j’avais 6 ans. J’ai toujours aimé utiliser mon imagination pour créer des histoires, et je le fais encore, mais je ne les écris plus.

AURORA - Interview - Paris, mercredi 14 octobre 2015Tu as sorti ton EP ‘Running With The Wolves’ en vinyle plutôt qu’en CD. Est-ce un format auquel tu es attachée?

Aurora : Oui, j’achète des vinyles, j’ai des 33 tours et des 45 tours chez moi. Je trouve ça super parce que j’aime beaucoup le son. Je crois que la plupart des gens, en Norvège en tout cas, n’achète plus de CDs. Le vinyle a l’air plus cool. C’est très beau et esthétique. Les gens l’achètent aussi pour son apparence.

Tu aimes beaucoup la musique de Bob Dylan et de Leonard Cohen. Penses-tu que tu aurais pu devenir une chanteuse Folk, un peu à leur image ?

Aurora : Oh oui, absolument ! C’est ce que je voulais être. J’ai même essayé d’apprendre la guitare mais mes doigts étaient trop faibles, et la guitare plus grosse que moi, donc c’était très dur de jouer ! Mais je voulais vraiment être comme eux quand j’étais plus jeune, puis je me suis rendue compte qu’il fallait que je trouve mon propre son. Quand tu es en studio, il y a tellement de sons étranges, tellement de choses que tu peux faire, donc je veux aujourd’hui saisir cette opportunité. Et je peux travailler avec de super producteurs, qui jouent tous les deux dans mon groupe. Ensemble nous trouvons ce qui est le mieux pour chaque chanson.

Tu interagis beaucoup avec tes fans sur tes réseaux sociaux. Penses-tu que c’est quelque chose que tu parviendras à conserver cette proximité avec le temps si tu deviens de plus en plus célèbre ?

Aurora : Je l’espère parce que je trouve ça très important. Avoir des fans, c’est l’une des choses les plus importantes pour des gens comme moi, tout comme les peintres ou les écrivains. Ils ont besoin que l’on apprécie leur art, et je pense que nous devons aussi montrer que nous apprécions nos fans. J’aime mes fans et leur soutien, ils font des peintures de moi, ils m’envoient des lettres… C’est vraiment quelque chose de spécial, donc je veux qu’ils sachent que je suis reconnaissante.

Ton premier album va sortir l’année prochaine, quelles sont tes espoirs envers ce disque ?

Aurora : C’est très effrayant d’espérer. Je ne sais pas si j’ose espérer quoi que ce soit en fait. Je veux croire qu’il créera un lien avec quelqu’un, même si ce n’est qu’une personne, ça me rendrait heureuse de le savoir, si au moins quelques personnes peuvent en tirer quelque chose de bon. Et je suis fière parce que j’ai fait mon premier album, et le fait que mon équipe, ma famille et moi-même en soyons fiers c’est presque suffisant. Je n’ai aucune idée de ce qui va se passer, j’espère que les gens l’apprécieront.

Et ma dernière question est aussi un scoop ! Tu viens tout juste de recevoir un European Border Breakers Award, qu’est-ce que ça te fait ?

Aurora : C’est formidable ! Ça l’est toujours quand des gens te donnent ce genre de reconnaissance. C’est très gratifiant quand tu sais qu’il y a tous ces autres artistes qui auraient pu le recevoir, et c’est finalement toi qui es choisi parmi la dizaine d’artistes nommés. J’en suis très reconnaissante, ils veulent m’aider et c’est une motivation supplémentaire !

Propos recueillis à Paris le mercredi 14 octobre 2015.

Un grand merci à Aurora, à Emilie Escalie pour avoir rendue cette interview possible, ainsi qu’à toute l’équipe de Capitol Music France et The Talent Boutique.

Pour plus d’infos :

Lire la chronique de « All My Demons Greeting Me As A Friend » (2016)

Les Etoiles, Paris, mercredi 14 octobre 2015 : galerie photos
La Boule Noire, Paris, mercredi 10 juin 2015 : galerie photos

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https://twitter.com/auroramusic

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