Date de sortie : 10 mars 2023 / Label : Mayway Records / Pays d’origine : Belgique

Isolde Lasoen est longtemps restée une figure de l’ombre. Batteuse et choriste de DAAN, cette musicienne originaire de Bruges a pris son temps avant de totalement s’aventurer en solo. Elle était pourtant précoce puisqu’elle commença à jouer dans l’orchestre de fanfare Nut en Vermaak dès l’âge de quatre ans, avant d’étudier plus tard le jazz au Conservatoire royal de Gand. Elle commence alors à accompagner les autres : DAAN, Saint-Marteau, The Happy (un projet avec entre autres Reinhard Vanbergen de Das Pop)…

Avide de collaborations, elle monte son propre groupe en 2012, Les Bens, sort le single « Aluminium Folie », puis son premier EP « L’Inconnu » en 2014. D’autres titres suivront, mais il faudra attendre 2017 avant qu’elle sorte son premier album « Cartes Postales », un disque aux couleurs très françaises pour cette chanteuse d’origine flamande. Car Isolde Lasoen est assurément une artiste polyvalente, et polyglotte : français et anglais font aujourd’hui bon ménage sur son nouveau disque intitulé « Oh Dear ».

« C’est à 100 % ce que je veux, ce disque est à 100 % MOI. » affirme-t-elle. On sent effectivement à quel point cet album représente l’aboutissement d’un long travail de composition, d’écriture et d’arrangements. « Oh Dear » est un disque riche, cinématographique. Avec son atmosphère très rétro, il évoque aussi bien les bandes originales de Michel Legrand (« Capricorn Avenue ») et d’Ennio Morricone (« Bed & Breakfast ») que les chansons de Serge Gainsbourg grâce à ses lignes de basses (« Lune Noire ») . Il bénéficie aussi d’excellents duos, dont « Douce Mélancolie », avec Bertrand Burgalat, un invité dont l’esthétique correspond bien à l’univers d’Isolde Lasoen assez proche du label Tricatel, mais aussi « Batterie » sur lequel Daan pose sa grave voix de crooner très Gainsbourienne. Et à chaque fois une orchestration léchée vient compléter l‘ensemble : cuivres, claviers, cordes, pour un résultat très ample et mélodique, teinté de Jazz et de psychédélisme, et parfois plus surprenant, comme les Rock 80s de « Ghosting » qui vient s’inviter en fin d’album.

« Oh Dear » est d’une bien plus qu’une belle surprise. A vrai dire, ce n’en est probablement pas une pour ceux qui connaissent Isolde Lasoen depuis longtemps, mais pour nous c’est une révélation, un disque au grand cœur à découvrir d’urgence.