1. Alone
2. Fair Fight
3. Run
4. Hiding
5. Sick Boy
6. Lullaby
7. The End Of Us
8. Welcome To Mine
9. Lost
10. Nothing Good
11. The Closure Song
12. The Queen’s Prayer II
Date de sortie : 2007 / Label : Autoproduit / Pays d’origine : France |
Sheeduz aurait pu être un groupe indé parmi tant d’autres : un premier EP brûlant sorti il y a bientôt trois ans, ‘The Barefoot Fairies’, et surtout beaucoup de temps passé à écumer les scènes de l’hexagone pour se faire un nom. Les chansons de leur premier disque faisaient déjà preuve d’une qualité de composition notable, mais le groupe avait besoin de se construire, de grandir, pour atteindre aujourd’hui la maturité nécessaire à l’enregistrement de cet album. A leurs débuts on était encore en droit d’en douter, mais aujourd’hui le verdict est sans appel : fini l’amateurisme et la maladresse touchante des premiers concerts (comme au Café Montmartre, en 2004), Sheeduz est aujourd’hui devenu un véritable rouleau compresseur sur scène, et sur disque.
La sortie de ‘A Frozen Moment’ est l’illustration parfaite de cette évolution et de l’aisance que les trois Audrey (Guitare / chant / batterie) ont aujourd’hui su acquérir à force de travail. Car faire un bon maxi, c’est une chose, mais réussir un album de douze titres cohérent en est une autre. Sheeduz nous offre ici un disque qui, s’il n’évite pas les comparaisons avec Queen Adreena (‘Sick Boy’), possède de nombreux atouts et relève sacrément le niveau et la morosité de la scène rock nationale. Des chansons qui ne manquent ni de style ni d’entrain, à l’image du titre d’ouverture, ‘Alone’, qui se paie le luxe de s’écarter des voies balisées du rock avec un étonnant break à la trompette.
Le groupe compense amplement par son inspiration et ses arrangements l’absence de basse sur la plupart des titres. Le trio ne se cantonne donc pas à la formule guitare / basse / batterie binaire et dépouillée caractéristique du genre, mais n’hésite pas à élargir ses horizons et varier les ambiances d’un titre à l’autre, passant d’un rock sombre et direct à des passages au ton plutôt jazzy, voire cabaret (‘The Queen’s Prayer II’ qui fait un peu penser aux Dresden Dolls). La qualité du chant d’Audrey Favier s’est considérablement développée au long de ces trois années, celle-ci pouvant varier sans mal sur les intonations, passant d’une petite voix douce (‘Run’, ‘Welcome To Mine’) à d’étourdissants cris de rage (‘Sick Boy’ ou le final de ‘Fair Fight’) aux superbes envolées lyriques de ‘The Closure Song’. La guitare et la batterie ne sont pas en reste, on retiendra notamment les riffs ravageurs, encore une fois, de ‘Sick Boy’, Fair’ Fight’, de la wah-wah de ‘Nothing Good’ à la belle complémentarité des voix et des instruments sur ‘The End Of Us’.
Les trois demoiselles ont enregistré ce disque en co-production avec Freddy Martineau (Feist, Sébastien Tellier, Oxmo Puccino, FFF…), mais sans label, et c’est bien là le plus étonnant quand on découvre la qualité de l’ensemble et que l’on repense à l’énergie de leurs prestations live. Un album stylé, inspiré et toujours accessible. Alors, les dénicheurs de talents, où êtes-vous ? Il serait peut-être temps de se réveiller…
Titres conseillés: Alone, Fair Fight, Sick Boy, The End Of Us, Welcome To Mine, The Closure Song
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