Date de sortie : 5 septembre 2025 / Label : BMG / Pays d’origine : Angleterre

Voilà maintenant 12 ans que Suede s’est reformé, c’est presque autant d’années que la première époque du groupe, entre sa naissance en 1989 et son split en 2003. Avec « Antidepressants », le groupe mené par l’inépuisable Brett Anderson compte désormais à son compteur autant de disques dans cette nouvelle ère que dans la précédente. Ce ne sont que des chiffres, mais là où l’histoire devient plus intéressante, c’est lorsque l’on se rend compte à quel point Suede reste un groupe pertinent 35 ans après ses débuts.

Certes, on pourra toujours arguer que la discographie des débuts est difficilement égalable, mais il faut reconnaître au groupe une qualité constante à chaque sortie, ce qui est plus une exception que la règle parmi les vieilles formations qui ont tenté l’aventure avec plus ou moins de réussite. « Autofiction », sorti en 2022, voyait les Londoniens s’engager dans une voie très rock au frontière du Post Punk particulièrement tranchante et inspirée. « Antidepressants » est son petit frère à bien des égards. Le groupe maintient avec force et conviction l’énergie déployée sur son prédécesseur, avec des guitares saturées et des refrains épiques.

La surprenante couverture de l’album avec Brett Anderson fait référence à une photographie prise en 1962 par John Deakin pour le magazine Vogue, sur laquelle l’artiste Francis Bacon pose torse nu entre deux pièces de viande. Une prise de position Arty qui cache une collection de chansons bercées par une évidente anxiété et un désir de reconnexion avec le monde via l’impeccable « Dancing With The Europeans », un titre qui arrive à point nommé alors qu’un nouveau public découvre aujourd’hui Suede. Le groupe n’a jamais été aussi populaire depuis les années 90 et recommence à fréquenter des salles de concert de plus en plus grandes, et même en France ! (L’Olympia l’année prochaine).

C’est encore une fois un album exécuté pied au plancher, sur lequel on pourra facilement apprécier le direct « Disintegrate » le plus New Wave « Trance State » , l’excellent final « Life Is Endless, Life Is A Moment » et une atmosphère générale particulièrement enlevée. On lui reprochera peut-être juste l’impression de répétition après « Autofiction » qu’il n’arrive pas à surpasser. Mais il est le deuxième volet d’une trilogie d’albums « noir et blanc ». Attendons la dernière partie pour apprécier l’œuvre dans son ensemble !