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LAURA VEIRS – Carbon Glacier (2004)

LAURA VEIRS - Carbon Glacier (2004)1. Ether Sings
2. Icebound Stream
3. Rapture
4. Lonely Angel Dust
5. The Cloud Room
6. Wind Is Blowing Stars
7. Shadow Blues
8. Anne Bonny Rag
9. Snow Camping
10. Chimney Sweeping Man
11. Salvage A Smile
12. Blackened Anchor
13. Riptide

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Date de sortie : 19 avril 2004 / Label : Bella Union – Cooperative Music / Pays d’origine : Etats-Unis

Il y a des artistes que l’on découvre sur le tard et que l’on se met à aimer tellement que l’on ferait tout pour rattraper le temps perdu. Laura Veirs est arrivée comme ça, presque par hasard. Je l’ai à peine vue venir. Juste quelques bonnes chroniques de ‘Year Of Meteors’ sorti l’an dernier, et je me décide alors à écouter l’album en question. Premier coup de cœur. Peu après la demoiselle vient en concert à Paris, spectacle duquel je ressors ravi, un exemplaire de ce ‘Carbon Glacier’ dont j’avais entendu tant de bien entre les mains. Et en effet, cet album est si envoûtant qu’il ferait presque passer son excellent successeur pour une suite en demi teinte !

Si ma découverte de la musique de Laura Veirs s’est faîte en accéléré, il faut également avouer que celle-ci est parvenue à atteindre une incroyable maturité musicale en un temps record, avec 5 albums en 6 ans, et guère plus d’années de guitare derrière elle. Bien au-delà des frontières de la musique folk, elle nous entraîne dans un voyage hors du temps. Une œuvre à la beauté sombre et glacée, comme le suggère la très belle et mystérieuse pochette avec peut-être en arrière-plan le ‘Carbon Glacier’, qui est situé sur le Mont Rainier, dans l’Etat de Washington. Car la nature opère une place prépondérante dans la musique de Laura Veirs et se transforme en un être à part entière. C’est d’ailleurs souvent le principal protagoniste de ses textes. Le vent, les étoiles, et même le fameux charbon extrait du Carbon Glacier sur ‘Wind Is Blowing Stars’.

Les mélodies sont magnifiques, belles à pleurer, notamment les arpèges de ‘Ether Sings’ qui ouvre magistralement l’album, nous faisant déjà prendre conscience que l’on ne ressortira pas indemne de l’écoute. Personnellement je n’avais rien entendu d’aussi beau depuis…disons Damien Rice, dans un registre plus ou moins similaire, bien que plus classique et un peu plus rock aussi. Mais ici, la beauté des mélodies de Laura Veirs, ses chœurs discrets, son orchestration raffinée, dépassent toutes les attentes. Le début de l’album est un enchaînement de classiques instantanés. Des titres rêveurs et incroyablement envoûtants, on a parfois l’impression que le temps s’arrête : ‘Icebound Stream’, ‘The Cloud Room’… et des textes d’une qualité bien au-dessus de ce que l’on a l’habitude d’entendre, notamment ‘Rapture’ (comprenez ‘extase’, ‘ravissement’) : une émouvante ballade qui analyse la beauté de la vie sous toutes ses formes, végétale, animale, celle de ‘génies’ de la littérature ou de la musique, brûlés par leur passion (De Kurt Cobain à Virginia Woolf), et leur caractère à la fois éternel, grâce aux images, aux peintures … L’aspect fascinant des choses et des êtres…je vous laisse disserter sur le sujet.

Un album dont la beauté en tiendra plus d’un en haleine jusqu’à la dernière seconde. Des titres renversants (‘Shadow Blues’, les chœurs enfantins qui accompagnent le final de ‘Snow Camping’, la complainte torturée de ‘Salvage A Smile’ et son prolongement instrumental, ‘Blackened Anchor’). Puis Laura nous laisse face à nos rêves avec ‘Riptide’, le contre-courant grâce auquel elle nous ramène à la berge afin d’y rester seuls avec nos rêves…avant de rappuyer sur ‘Play’ !

Le chant d’une Sirène. Un poème. Une merveille. Bouleversant.

Titres conseillés : Ether Sings, Icebound Stream, Rapture, The Cloud Room, Shadow Blues, Snow Camping, Chimney Sweeping Man, Salvage A Smile, Riptide…Bref, à peu près tout!

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