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BJÖRK – Medulla (2004)

BJÖRK - Medulla (2004)1. Pleasure Is All Mine
2. Show Me Forgiveness
3. Where Is The Line
4. Vokuro
5. Oll Birtan
6. Who Is It (Carry My Joy On The Left, Carry My Pain On The Right)
7. Submarine
8. Desired Constellation
9. Oceania
10. Sonnets Unrealities
11. Ancestors
12. Mouth’S Cradle
13. Midvikudags
14. Triumph Of A Heart

Date de sortie : 30 août 2004 / Label : One Little Indian / Pays d’origine : Islande

Une fois de plus Björk a décidé de ne pas nous faire un album comme les autres. Et une fois de plus encore la voix de l’islandaise parvient à nous surprendre. Après s’être coupée de la musique orchestrée d’Homogenic avec ‘Vespertine’, Björk persiste et signe puisque cette fois-ci les instruments sont tous bannis de son nouvel album, sauf sur un titre, Desired Constellations.

Le résultat est surprenant. On voyait déjà Björk enfin susceptible de s’enliser dans un album expérimental ou bien tout simplement World Music reprenant toutes les astuces du chant a cappella (chœurs, canons, etc.). Heureusement il n’en est rien. Comme à l’accoutumée, la dame s’est bien entourée pour développer au mieux toutes les facettes de son disque : le programmeur Mark Bell, le mixeur Mark Spike Stent, Valgeir Sigurdsson, Matmos, familiers de son univers, rejoints par de nombreux autres collaborateurs: The Icelandic Choir et The London Choir, la chanteuse inuit Tagaq, le Japonais Dokaka, Robert Wyatt, Mike Patton de Faith No More et Rahzel, des Roots.

Dès le premier titre, ‘Pleasure Is All Mine’, l’islandaise nous introduit dans sa vision d’un album « à voix ». Et l’on comprend le déballage médiatique qui a précédé (et qui est en train de suivre) la sortie de l’album. Ce ne sont pas simplement des chœurs qui accompagnent Björk et ‘meublent’ les chansons, mais bel et bien de véritables instruments ‘humains’. Un minutieux travail d’enregistrement de toutes sortes de voix et ‘bruits de bouche’ (notamment Rahzel, (très justement nommé) ‘human beat box’ de The Roots – on croirait vraiment qu’il s’agit d’une boîte à rythme. Les grands moments du disque se font vraiment entendre sur ‘Where Is The Line’, ou quelques effets sur la voix (on n’a pas dit que c’était interdit ça !!!) viennent néanmoins aider un peu.

Car évidemment le risque avec un tel album est de tomber à un moment ou un autre dans la répétition, puis dans l’ennui. Face à cet obstacle Björk a presque réussi son pari, car le disque s’étire en longueur sur Öll Birtan (en islandais), puis de plus en plus dans sa seconde moitié (l’agaçant ‘Ancestors’, le fatigant ‘Submarine’, ou bien ‘Midvikudage’, qui n’apporte pas grand-chose de plus au disque).

Mais comme tout album de Björk, Medulla recèle de moments de grâce : Who Is It, que l’on retient dès la première écoute (c’est assez rare pour du Björk), le joyeux single ‘Oceania’ qui fait mouche et qui culmine sans doute au-dessus du lot. Et une mention spéciale au dernier titre du disque, ‘Triumph Of A Heart’ qui ne laissera pas ses auditeurs indifférents, en bien ou mal, mais qui possède une sonorité étonnamment ‘techno’ pour un titre enregistré uniquement par des voix.

Au-delà de l’exercice de style, Björk nous offre aujourd’hui encore un disque comme nous n’en avions pas entendu auparavant. Pourtant, il sera plus facile d’admirer l’originalité de cet album que d’en savourer les mélodies sur le long terme. Ce n’est peut-être pas le meilleur album de Björk musicalement parlant, mais la petite islandaise reste fidèle à son goût pour le défi, et de ce point de vue c’est déjà une victoire.

Titres conseillés : Pleasure Is All Mine, Where Is The Line, Who Is It?, Desired Constellation, Oceania, Triumph Of A Heart.

Pour plus d’infos :

Chroniques:

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