THE LINDA LINDAS – BARRIE – MATTIEL – SASAMI – KING HANNAH
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THE LINDA LINDAS – Growing Up (Etats-Unis – Epitath – 8 avril 2022)
On peut avoir de 11 à 17 ans et être punk. Dans cette catégorie les Linda Lindas sont peut-être l’un des groupes les plus précoces que l’on ait jamais entendu, avec un premier disque qui commence comme un album de Suzi Quattro avec une féroce envie d’affirmer leur féminité et leur diversité. Et même si leur producteur est le père de Lucia (guitare / chant) et Mila (chant / batterie), moitié du groupe avec Eloise (basse / chant) et Bela (guitare / chant), et qu’il a déjà travaillé avec Paramore, Bad Religion, Best Coast et Bleached, il faut bien avouer que les chansons des Linda Lindas font preuve d’une étonnante maturité derrière leur apparente candeur, entre le pop punk tubesque du titre « Growing Up » et le rageur « Fine » qui aurait pu être chanté par les Runaways. On a envie de se pincer en écoutant « Racist, Sexist Boy », tant ce morceau n’a rien de pré-ado. Un groupe qui ne demande qu’à grandir et qui a déjà tout ce qu’il faut pour reprendre le flambeau des Riot Grrrl…
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BARRIE – Barbara (Etats-Unis – Winspear – 25 mars 2022)
Deuxième album de la new-yorkaise Barrie Lindsay, « Barbara » est un disque particulièrement libéré par rapport à son prédécesseur dont les mélodies étaient aussi belles que sa voix timide. Une véritable libération musicale, après être passée par des moments de joie et de tristesse (le disque a été écrit à la suite du décès de son père et au moment où elle tombait amoureuse de celle qui est aujourd’hui son épouse, Gabby). C’est sans doute pour cela que Barrie semble s’ouvrir au monde sur cet album qui transpire la vie et l’envie, celle de ne pas en gâcher un seul instant. Avec ses influences 80s, « Concrete » et « Quarry » invitent autant à danser qu’à rêver, même si c’est la seconde partie de l’album, plus Folk, avec « Bully » et ses intermèdes à la harpe qui apporte justement cette touche de poésie supplémentaire. Des mélodies douces-amères mais résolument positives qui ne devraient pas laisser indifférents les fans d’Indie Pop à la Frankie Cosmos.
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MATTIEL – Georgia Gothic (Etats-Unis – Heavenly Recordings – 18 mars 2022)
Pour son album « Satis Factory » sortie en 2019, Mattiel avait su trouver l’équilibre parfait entre soul, blues, folk et rock psychédélique. Trois ans plus tard Mattiel revient sous la forme d’un duo : Jonah Swilley, déjà producteur des deux premiers albums, occupe désormais le devant de l’affiche en compagnie de Mattiel Brown qu’il accompagne à la guitare. Et cette dynamique de groupe leur va bien. « Georgia Gothic » est certainement l’album le plus consistant du duo qui bénéficie d’un nouvel élan créatif sans limites, avec une mention spéciale pour « Subterranean Shut-In-Blues » qui capte bien à lui seul toutes les subtilités de ce disque qui puise autant dans le passé que le présent et l’avenir, sans parler de la classe naturelle que dégage la voix de Mattiel sur des titres tels que « On the Run » que l’on croirait sortis d’un autre temps.
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SASAMI – Squeeze (Etats-Unis – Domino Records – 25 février 2022)
« Squeeze », l’album qui a à la fois tout pour plaire et pour déplaire. On ne l’a pas vu venir, après un premier disque qui lorgnait plutôt vers la Dream Pop, Sasami revient avec une collection de chansons variées et imprévisibles, mais surtout portées par une lourde guitare saturée, notamment sur le très énervé et déroutant titre néo metal « Skin A Rat ». Bref, elle affirme sa personnalité, n’hésitant pas à balader ses auditeurs au fil de ses humeurs, avec une certaine réussite sur des morceaux tels que « Say It » et la Folk gothique de « Call Me Home », même si on la préfère en mode Indie Rock sur l’imparable « The Greatest ». Un album culotté à la superbe pochette partiellement inspirée par le yōkai Nure-onna, une divinité vampirique qui a la tête d’une femme et le corps d’un serpent. Attention, ça mord !
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KING HANNAH – I’m Not Sorry, I Was Just Being Me (Angleterre – City Slang – 25 février 2022)
Après l’excellent EP « Tell Me Your Mind And I’ll Tell You Mine » sorti fin 2020, le duo de Liverpool King Hannah sort un album particulièrement envoûtant, héritier des atmosphères jadis déployées par Mazzy Star avec en prime le chant d’Hannah Merrick qui rappelle Hope Sandoval. Et la formule à deux est ici magique, notamment sur le single très cinématique « All Being Fine ». King Hannah ouvre les portes d’un univers hanté, plus marqué par l’Americana et le cinéma de David Lynch que les docks de Liverpool. Cette ambiance sombre et pesante prend toute sa force sur des titres tels que « Big Big Baby », lorsqu’elle ne laisse pas la place à son acolyte Craig Whittle sur « Ants Crawling on an Apple Stork ». Un album à la fois rêveur et saturé, avec ses guitares façon Smog sur « Go-Kart Kid (Hell No!) », King Hannah est un peu le reflet européen de la non moins excellente Alexandra Savior, à écouter avec autant de passion.
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