Date de sortie : 11 mars 2022 / Label : Fiction / Pays d’origine : Angleterre

Après avoir passé quelques années sous les radars, une voie royale s’ouvre aujourd’hui pour The Mysterines. Formé à Liverpool en 2016, le groupe n’est pas, pour une fois, l’héritier de la culture Indie Rock britannique mais plutôt du Grunge de la côte Est des Etats-Unis. Après quelques EPs prometteurs sortis en 2019 et 2020 (« Take Control EP » et « Love’s Not Enough EP ») le groupe mené par le chant rageur et charismatique de Lia Metcalfe, passe à la vitesse supérieure avec son premier album intitulé « Reeling ».

Il est vrai que le single « In My Head » sorti l’an dernier laissait entrevoir une belle évolution sonore, avec des guitares encore plus saturées et une lourde production assez peu commune en ces temps de Bedroom Pop. Car The Mysterines remettent le Rock au premier plan, celui qui fait siffler vos oreilles et vous soulève les cheveux au souffle des amplis. Certes, il est difficile de ne pas rapprocher ce premier album de Hole, probablement parce que le chant de Lia Metcalfe fait beaucoup penser à celui de Courtney Love. D’autres groupes se sont d’ailleurs aventurés sur ce terrain avec succès ces dernières années, comme Dilly Dally avec l’album « Sore » en 2015.

Mais The Mysterines sont encore plus puissants, plus efficaces, plus dantesques. L’album part au quart de tour avec le survitaminé « Life’s a Bitch (But I Like It So Much) » qui annonce bien la couleur, puisque la tension portée par ce premier titre ne retombera plus avant les deux derniers morceaux de l’album, notamment un « Still Call You Home » qui possède autant de force avec sa guitare acoustique, en partie grâce au coffre impressionnant de Lia Metcalfe… Mais d’où tire-t-elle une telle énergie ?!

C’est sûr, « Reeling » est le disque qui va ravir les nostalgiques de la grande époque du Grunge, car sil était sorti à l’époque, il aurait probablement fait partie du haut du panier. Après tout, le terme « Reeling » fait en français référence à l’exaltation, son écoute est particulièrement grisante, et cette capacité à composer des mélodies aussi enivrantes derrière ce mur du son est peut-être le fruit d’un héritage inconscient mais inévitable pour un groupe de Liverpool, berceau des Beatles. Avec en prime la production de Catherine Marks, un choix qui s’impose comme une évidence après d’être distinguée ces dernières années avec des groupes avides de décibels, tels que Wolf Alice, Frank Carter & The Rattlesnakes, The Amazons, Inheaven, The Big Moon…

Le Royaume-Uni les a déjà adoptés… Et la France dans tout ça ? Eh bien croisons les doigts pour qu’il s’en passe un peu plus ici, et que The Mysterines ne devienne pas un énième secret bien gardé et mal exporté de la scène Rock britannique, car une fois que vous les aurez entendus, vous ne les oublierez plus.