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GUILLEMOTS – From The Cliffs (2006)

GUILLEMOTS - From The Cliffs (2006)1. Sake
2. Trains To Brazil
3. Made Up Lovesong #43
4. Over The Stairs
5. Who Left The Lights Off, Baby ?
6. Cats Eyes
7. Go Away
8. My Chosen One

Date de sortie : 14 mars 2006 / Label : Fantastic Plastic Records – Naïve / Pays d’origine : Angleterre

Nous sommes dans la période des groupes à noms d’oiseaux. Après la récente sortie du flamboyant ‘Palo Santo’ de Shearwater (en anglais, le ‘puffin’), un groupe qui n’a plus à faire ses preuves, voici que débarquent les jeunes anglais de Guillemots, nom d’un oiseau exotique en voie de disparition. Et justement, il semble bien que l’on ait déniché l’oiseau rare, avec ce maxi long comme un album (8 titres, 40 minutes, il rassemble en fait les 2 premiers EP du groupe), qui bénéficie d’une fraîcheur que l’on avait pas entendue depuis longtemps.

From The Cliffs, c’est un exercice d’équilibriste, toujours sur le fil, qui joue avec les genres, les exploitant et retournant à tout va. Le récent succès d’Arcade Fire, de Broken Social Scene, d’Architecture In Helsinki, a certainement ouvert la voix à de nombreux talents. Et Guillemots exploite le filon avec brio. La biographie du groupe nous éclaire néanmoins un peu plus sur leur personnalité. Si le chanteur – et pianiste – Fyfe Dangerfield, est anglais, le guitariste MC Lord Magrao vient du Brésil, le percussionniste Rican Caol est Ecossais, et le bassiste Aristazabal Hawkes est Canadien ! Du coup, on comprend mieux un tel éclectisme. Car si Guillemots fait de la pop, les influences des tous horizons sont légion.

Ca démarre tout doucement, sur ‘Sake’, une courte introduction, puis ‘Trains To Brazil’, titre emblématique de la diversité de Guillemots, prend le relais. On n’en sort pas indemnes. Dans un premier temps on reste sceptique, on ne sait pas trop quoi en penser, on se pose un peu la question : « on peut faire ça ? Ca n’est pas un peu ‘limite’, entre pop et variété ?», et puis on se laisse aller et – surtout – séduire. Diablement efficace. Un pont entre le Royaume-Uni et l’Amérique du Sud. Bien ensoleillé pour une musique d’Anglais ! On passe d’un chant/piano aux airs d’Elton John qui peut dans un premier temps laisser perplexe à des envolées de cuivres euphoriques (‘Who Let The Lights Off, Baby ?’). Les violons planent sur l’étrange ‘Over The Stairs’, sur lequel on commence à remarquer (mais oui tiens !) que le chant de Fyfe Dangerfield est parfois bien proche de celui de Thom Yorke, avec ses petits cris plaintifs aigus. Sur ‘Go Away’ la question ne se pose même plus, et le groupe enfonce le clou avec ce titre qui résume bien toute sa diversité. Un début entre Dub et Reggae, suivi d’un break plus ‘jazzy’ avec ses saxophones et percussions, un autre break a cappella, puis un final plus rock, qui mélange le tout en un crescendo imparable. Pas une seconde de répit sur cette petite merveille de 7 minutes 46 !

Même si la mécanique doit encore se mettre un peu en place (les meilleurs titres sont tellement magnifiques que les autres peuvent paraître un peu fade), Guillemots semble très bien parti pour nous offrir du très bon, voire de l’excellent, et de ne pas se cantonner à suivre la mode ou n’être que le groupe du moment. Le disque bénéficie aujourd’hui d’une presse plus qu’enthousiaste (d’abord le NME et le Rolling en Angleterre, puis le « écouté et approuvé » des Inrocks ainsi que le ffff de Télérama. Le premier ‘vrai’ album sera dans les bacs le 10 juillet, on s’en frotte déjà les mains !

Titres conseillés: Trains To Brazil, Who Let The Lights Off Baby ?, Cats Eyes, Go Away

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