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GUILLEMOTS – Through The Windowpane (2006)

GUILLEMOTS - Through The Windowpane (2006)1. Little Bear
2. Made-Up Lovesong #43
3. Trains to Brazil
4. Redwings
5. Come Away with Me
6. Through the Windowpane
7. If the World Ends
8. We’re Here
9. Blue Would Still Be Blue
10. Annie, Let’s Not Wait
11. And If All…
12. São Paulo

Date de sortie : 10 juillet 2006 / Label : Polydor / Pays d’origine : Angleterre

En quelques mois Guillemots est passé de l’anonymat au statut de meilleur espoir de la scène anglo-saxonne, fraîchement nommé pour le Mercury Music Prize (remporté par les Arctic Monkeys). Le presse crie au génie, encensant les prouesses musicales et l’imagination flamboyante du groupe, effectivement démontrées avec tant de classe et de brio sur le mini LP ‘From The Cliffs’.

Avec la sortie de ‘Through The Windowpane’, tous les yeux sont aujourd’hui rivés sur Guillemots, apparemment prêt à transformer l’essai. Malheureusement ce premier opus n’a pas la pertinence du huit titres qui l’a précédé et son approche est bien plus difficile, pour ne pas dire laborieuse. La formule est pourtant la même, mais Fyfe Dangerfeld et ses compères semblent vouloir trop bien faire, d’où un résultat un peu forcé qui a bien du mal à décoller pendant la première demi heure.

Le plus gros souci parmi les premiers titres, c’est que les meilleurs sont ceux que l’on connaissait déjà : ‘Made Up Lovesong #43’ et ‘Trains To Brazil’. Le disque démarre sur un ‘Little Bear’ un peu longuet et se poursuit dans un registre un peu trop planant (‘Redwings’, ‘Come Away With Me’), des titres déconcertants au premier abord, qui dégoulinent un peu trop malgré les bonnes intentions et ne se laissent pas écouter aussi facilement qu’on aurait pu le penser, bien qu’il ne soient pas dénués de charme à posteriori.

Alors que nos doutes augmentent sérieusement et que la déception commence peu à peu à prendre le dessus, Guillemots relève la tête et surprend enfin un peu avec ‘Through The Windowpane’, un titre qui sans être révolutionnaire en soi, reprend les choses là où ‘From The Cliffs’ les avait laissées, mais toujours un ton en-dessous.

A partir de là tout va aller de mieux en mieux. On passera assez vite ‘If The World Ends’ pour en venir au premier morceau vraiment excitant de cet album : ‘We’re Here’, judicieusement choisi par le groupe comme nouveau single. Ah, on la guettait cette flamme, et la voilà ! Les cordes et le piano se réveillent, mais surtout le chant de Fyfe Dangerfeld qui se lâche enfin, alors que l’on croyait que cela n’arriverait plus. Une chanson dans laquelle on retrouve aussi toute la diversité de Guillemots, et ses nombreuses influences des quatre coins de la planète. L’interprétation magnifique est totalement sublimée, envoûtante, émouvante sur ‘Blue Would Still Be Blue’, de loin le titre le plus poignant de l’album, qui touche l’auditeur là où les premières chansons de cet œuvre avaient échoué. Une ballade simple et efficace, sur laquelle une petite mélodie discrète accompagne ce chant que prend de plus en plus d’ampleur alors que les minutes s’écoulent, vraiment magnifique.

Ca y est, la machine à idées est relancée et ne s’arrêtera plus. La pop song imparable ‘Annie Let’s Not Wait’ enfonce le clou. Puis ce final de presque 12 minutes, ‘Sao Paulo’, qui rassemble toute la folie et la créativité débordante des anglais avec trois morceaux en un. Un premier tiers chant/piano plutôt intimiste après lequel se réveille subitement tout un orchestre classique. On se croirait au beau milieu d’une comédie musicale, idéalement orchestrée par The Divine Comedy (l’ambiance rappelle certains passages de ‘Fin De Siècle). Et le plaisir ne s’arrête pas là, alors que l’on pourrait croire que c’est fini, ça repart encore de plus belle, sur un rythme de…Samba ! On retrouve bien là les influences brésiliennes d’une partie du groupe. Un final véritablement grandiose.

Même si ‘Through The Windowpane’ n’atteint pas les sommets que l’on aimerait lui attribuer, il contient cependant suffisamment de bijoux pour être considéré comme un très bon premier album. Par instants épique, mais à d’autres mielleux, il n’évite pas quelques lenteurs et écueils. Une œuvre qui confirme toutefois tout le talent de Guillemots qui n’a plus que quelques petits défauts à gommer pour décrocher la lune.

Titres conseillés: Made Up Lovesong #43, Trains To Brazil, We’re Here, Blue Would Still Be Blue, Annie Let’s Not Wait, Sao Paulo.

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