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[Live report] Rock en Seine – 25, 26 & 27 août 2017

Trois jours de Rock en Seine! Et pourtant combien de groupes avons-nous raté? Beaucoup, c’est certain! Parce qu’un festival c’est aussi faire des choix parfois cornéliens. C’est le cas du spectateur lambda, et de monsieur Stars Are Underground aussi qui, au bout d’une longue journée de travail est arrivé bien tard vendredi soir (20h!). Du coup, ce compte-rendu est un point de vue parmi tant d’autres, puisque certains auront vécu un autre festival, avec d’autres groupes, mais au même endroit. Peu importe, oublions les Beach Fossils que nous aurions bien aimé voir un peu plus tôt. Il nous a fallu vite courir pour démarrer cette soirée par 1/2 set de Grouplove, et 1/2 de The Jesus & Mary Chain. Musicalement, les Écossais expérimentés étaient bien meilleurs, mais aussi beaucoup plus statiques que la bande à Hannah Hooper et Christian Zucconi, très énergique et finalement beaucoup plus festive et entraînante. Sur leur reprise très énervée et réussie de « Sabotage » des Beastie Boys nous avons bondi avec eux, avant que The Jesus & Mary Chain ne nous enchante un peu plus tard en reprenant le célèbre « Just Like Honey » devant une foule étonnamment peu compacte…

Grouplove
GROUPLOVE
The Jesus & Mary Chain
THE JESUS AND MARY CHAIN

Mais en cette soirée du vendredi nous étions surtout là pour Franz Ferdinand! Les années passent si vite que nous nous sommes aperçus que nous n’avions plus vu la bande à Alex Kapranos depuis le Zénith de Paris en 2005, une éternité! Et sa chevelure blonde – presque blanche sous les projecteurs – nous a mis devant ces années passées. Mais l’énergie des écossais est encore intacte, et, festival oblige, c’est un véritable Best Of que nous a offert Franz Ferdinand, avec beaucoup de titres des leurs deux premiers albums.

Franz Ferdinand
FRANZ FERDINAND

Mais pourtant la bonne surprise de ce premier jour venait d’ailleurs, sur la scène de la Cascade, alors que certains étaient peut-être déjà rentrés chez eux afin de garder des forces pour le reste du week-end. The Shins, que l’on pourrait trop vite cataloguer comme un groupe Rock Folk nous a démontré que c’était surtout un groupe de scène, et bien plus électrique qu’il n’y paraît. « New Slang » avait contribué à les rendre célèbres sur le film « Juno » en 2007, mais le répertoire des américains va bien au-delà de cette belle ritournelle Indie Folk, et son plaisir de jouer partagé avec le public a fait le reste.

The Shins
THE SHINS

Et nous voilà donc repartis pour un deuxième jour de festivités avec un groupe que nous n’avions pas l’intention de rater : Ulrika Spacek. Pari gagnant, la bonne vibe de leur album « Modern English Decoration » a aisément trouvé sa place sur la scène du Bosquet, entre psychédélisme et une touche noise à la Sonic Youth. Pas de frou frou, pas de jeu de scène incroyable, mais un univers musical dans lequel le groupe nous a embarqué pendant 45 minutes et permis débuter cette journée revigorés, avec en prime le soleil au rendez-vous.

Ulrika Spacek
ULRIKA SPACEK

Du coup le set de Girls In Hawaii nous a semblé bien mollasson sur la bien plus grande scène de la Cascade, et ce malgré toute la sympathie que l’on porte pour ce groupe qui a traversé de nombreuses épreuves. Malgré un plaisir d’être là évident, le set de nos chers belges manquait un peu de panache. Les nouvelles chansons qui laissent supposer une approche légèrement plus électronique ont eu plus de mal à nous entraîner autant que les vieux tubes comme « Found In The Ground » (qu’ils ont joué d’ailleurs). Mais le vrai verdict arrivera dans un mois avec la sortie de leur nouvel album!

Girls In Hawaii
GIRLS IN HAWAII

Oui, nous avions envie d’énergie, c’est pourquoi nous nous sommes alors dirigés vers la grande scène pour aller voir Jain, le phénomène du moment qui a d’ailleurs attiré le public en masse, la foule était presque aussi nombreuse que pour une tête d’affiche. Belle prestation, mais musicalement l’univers de Jain n’est pas le nôtre, et à part son hit entendu mille fois (et il faut bien avouer très bien fichu) et un talent certain, nous sommes restés plutôt de marbre et… partis avant la fin!

Jain
JAIN

En fait, c’est surtout surtout de Rock dont nous avions envie, c’est pourquoi nous nous sommes alors retournés vers la grande scène pour nous régaler avec The Kills qui, de ce point de vue, ne déçoit jamais. Certes, Allison Mossheart s’est un peu assagie depuis ses premières années où, cachée sous sa frange brune, elle tournait comme un lion en cage. Mais sa complicité avec Jamie Hince est toujours au top, et ce concert à la set list un peu ‘best of’ – festival oblige – nous a vraiment réveillés avant le clou de la soirée : PJ Harvey.

The Kills
THE KILLS

Robe noire et collectif de musiciens aux visages parfois connus (John Parish), PJ Harvey a choisi de construire sa dernière tournée sur la thématique de son album « The Hope Six Demolition Project » Une grand-messe avec la reine du Rock, qui sait également s’effacer derrière ses musiciens. C’est surtout dans la dernière demie heure qu’elle nous a interprété quelques vieux morceaux, parmi lesquels on retiendra notamment « 50 Foot Queenie » et surtout la belle et étonnante surprise « The River » que nous n’avions jamais dû entendre en concert, qui marquait également la fin de cette seconde soirée à Rock en Seine, sur ce magnifique concert qu’il allait être difficile d’égaler.

PJ Harvey
PJ HARVEY

Pour le troisième jour le mal aux jambes, et même aux doigts à force de prendre des photos commençait à se faire sérieusement sentir. Nous nous sommes pourtant précipités de bonne heure sur la scène de la Casacade pour aller voir Car Seat Headrest qui nous a offert un show solide tout comme ses chansons, mais également un peu statique et détaché, peut-être à cause d’une programmation un peu trop tôt dans la journée.

Car Seat Headrest
CAR SEAT HEADREST

Mais nous avions surtout déjà très envie de nous rendre sur la toute petite scène Firestone pour assister au premier concert français de Brodka qui nous avait régalés l’an dernier par l’originalité de son album « Clashes ». Et là, ô surprise, elle arriva le crâne rasé (alors qu’elle avait auparavant une coupe au carré), ce qui en fin de compte ne changeait pas grand-chose. Un show très électrique, avec même quelques titres en polonais qui ne manquèrent pas de ravir la poignée de fans de son pays particulièrement heureux de la voir ici. Ce n’est peut-être pas elle qui aura le plus marqué les festivaliers, mais c’était sans aucun doute l’un des meilleurs shows du week-end, comme quoi la taille de la scène n’a guère d’importance.

Brodka
BRODKA

Nous nous sommes ensuite redirigés vers la scène de la cascade où Ty Segall, tout vêtu de rouge et les cheveux au vent, a mis un tigre dans le moteur de Rock en Seine. Puis direction Grande Scène sur laquelle Mac DeMarco nous a offert un beau moment de loufoquerie, invitant ses fans à chanter avec lui sur scène, ce qui nous a fait oublier que musicalement ce chanteur ne nous attirait guère… Puis retour sur la scène de la Cascade pour George Ezra, le bien aimé de ces demoiselles, plaisant mais sans plus. Nous n’y sommes pourtant pas restés bien longtemps car Clara Luciani se produisait sur la scène Île de France, une petite salle couverte tellement bondée que nous ne sommes pas parvenus à nous y engouffrer, tout en profitant quand même de son spectacle de l’arrière de la foule. Puis un peu plus tard les Lemon Twigs ont a leur manière fait revivre l’esprit de Queen sur la scène de l’Industrie (voir photo!).

Ty Segall
TY SEGALL
Mac Demarco
MAC DEMARCO
The Lemon Twigs
THE LEMON TWIGS

Il est 20h30 et on en a plein les jambes, mais encore assez de force pour aller se poser devant la scène du Bosquet et attendre la venue de Slowdive, quatre mois après un concert mémorable au Trabendo. Celui-ci le sera aussi, et peut-être bien le point d’orgue du festival avec PJ Harvey . Malgré quelques problèmes techniques au départ (le micro muet de Rachel Goswell) tout est vite rentré dans l’ordre et le groupe n’a jamais perdu son sourire. C’est beau à voir, ce plaisir de jouer et de partager avec le public. C’était déjà ce que l’on avait ressenti au Trabendo, avec en prime un nouvel album avec lequel nous avons mieux fait connaissance depuis, et quel album! C’était trop court aussi, mais pour finir le festival en beauté, c’était sans aucun doute là qu’il fallait être!

Slowdive
SLOWDIVE

J’entends déjà certains d’entre vous s’écrier « Et The xx alors »? Eh bien non. Bon, OK, avouons que nous avons un peu décroché de leur musique, sans en avoir été réellement fans d’ailleurs auparavant, et leur concert fut certainement très bon. Mais comme nous le disions au début de cet article, à chacun ses préférences, à chacun son festival. Je parlais un lendemain avec un collègue qui a vécu un week-end totalement différent au même endroit, en assistant au concert de Cypress Hill et d’autres groupes entre Electro et Hip Hop. Malgré son nom, c’est également ça Rock en Seine. Une fête des musiques actuelles, avec ses imperfections certes, surtout face aux festivals colossaux qui le concurrencent dans d’autres pays d’Europe. Mais qu’importe, c’est surtout un bon de moment de partage avec les artistes, et surtout avec les amis, pour bien se préparer à la rentrée qui, d’un point de vue musical en tout cas, s’annonce très chargée!

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