LITTLE SIMZ - Lotus (2025) - Stars Are Underground

1. Thief
2. Flood (feat. Obongjayar & Moonchild Sanelly)
3. Young
4. Only (feat. Lydia Kitto)
5. Free
6. Peace (feat. Moses Sumney & Miraa May)
7. Hollow
8. Lion (feat. Obongjayar)
9. Enough (feat. Yukimi Nagano)
10. Blood (feat. Wretch 32 & Cashh)
11. Lotus (feat. Michael Kiwanuka & Yussef Dayes)
12. Lonely
13. Blue (feat. Sampha)
19. Miss Understood

Date de sortie : 6 juin 2025 / Label : Awal Recordings / Pays d’origine : Angleterre

Plus rien n’arrête Little Simz. Depuis la sortie de « Sometimes I Might Be Introvert » en 2021, le monde entier s’est mis à l’écouter et à l’acclamer, même ceux qui n’aimaient guère le Rap auparavant, nous y compris ! Un succès qui garde pourtant un goût amer pour la britannique dont l’ancien producteur, Inflo, était littéralement parti avec la caisse, celle-ci l’ayant récemment poursuivi pour une escroquerie de deux millions d’euros. Elle s’adresse d’ailleurs directement à lui sur le titre d’ouverture « Thief » (« Got no shame, no pride, why do you lie, why do you lie? / Why do you steal? Why do you spill blood and then go hide? »).

Une fois ses comptes réglés, Little Simz peut prendre son envol et appliquer à son nouvel album ce qu’elle sait faire de mieux : jongler avec les genres, tout en conservant en trame de fond sa patte Hip Hop et son chant caractéristique. La grande différence vient surtout du parti pris plus électrique des premiers titres de l’album, notamment le single « Young » porté par une ligne de basse aux accent Post Punk. Un titre disruptif avec lequel elle semble nous dire qu’elle ne va pas se contenter de faire ce que l’on attend d’elle. Et cette fois encore, ça marche : l’inquiétant « Flood », à l’esprit Trip-Hop, avec la participation de Obongjayar & Moonchild Sanelly, n’est pas sans rappeler le « Karmacoma » de Massive Attack, avec un refrain qui lorgne en outre vers l’Afrobeat.

Le reste est virevoltant : Soul Jazz raffinée sur « Only », plus rétro sur « Free », et derrière toutes ses chansons, parfois presque chantées, des cordes, des violons, des harpes (« Hollow »), un petit détour en Afrique sur « Lion » et un penchant plus Pop Rock sur « Enough » dont la ligne de basse nous fait penser à « Cash Machine » de Hard-Fi. Le Rap est bien sûr présent – « Blood », « Hollow » – mais constamment dilué dans une variété d’influences et une orchestration particulièrement riche.

C’est bien simple : il n’y a pas un seul titre faible sur « Lotus ». On a plutôt tendance à se demander lequel est le plus fort. Peut-être « Lotus » qui serait une belle synthèse de l’ensemble, avec ses couplets Soul très classieux, avec la participation de Michael Kiwanuka et Yussef Dayes, et le flow de Little Simz. Ce disque particulièrement brillant marque une nouvelle étape dans la carrière sans faute de la britannique, décidément d’un excellent goût.