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LITTLE SIMZ – Sometimes I Might Be Introvert (2021)

LITTLE SIMZ - Sometimes I Might Be Introvert (2021)1. Introvert
2. Woman ft. Cleo Sol
3. Two Worlds Apart
4. I Love You I Hate You
5. Little Q Pt. 1 (Interlude)
6. Little Q Pt. 2
7. Gems (Interlude)
8. Speed
9. Standing Ovation
10. I See You
11. The Rapper That Came to Tea (Interlude)
12. Rollin Stone
13. Protect My Energy
14. Never Make Promises (Interlude)
15. Point And Kill ft. Obongjayar
16. Fear No Man
17. The Garden (Interlude)
18. How Did You Get Here
19. Miss Understood

Date de sortie : 3 septembre 2021 / Label : Age 101 – Awal Recordings / Pays d’origine : Angleterre

En plus de 17 ans de chroniques depuis le lancement de Stars Are Underground, nous n’avions jamais chroniqué d’album de Rap. Pas un seul. Les seuls disques qui s’en rapprochaient – et encore, de loin – étaient les albums de The Go! Team et un peu de Gorillaz, d’Arlo Parks, de Connie Constance… C’est dire à quel point nous avons toujours été opaques au genre. Probablement parce que nous n’en avions pas les codes, ni la bonne porte d’entrée pour nous y intéresser vraiment. Il était donc grand temps de faire preuve d’ouverture, sans trahir nos idéaux pour autant, et le nouvel album de Little Simz arrive à point nommé pour nous ouvrir les portes d’un autre univers musical.

L’anglaise n’en est pas à ses débuts puisqu’il s’agit là de son quatrième album depuis 2013. Elle est également loin de correspondre aux clichés du genre. De son vrai nom Simbi Ajikawo, cette jeune artiste d’origine nigériane a grandi dans la banlieue de Londres. Après ses études, elle poursuit son parcours musical dans un style qu’elle décrira comme « Rap et expérimental ».  Elle accumule les collaborations avec des artistes aux univers musicaux différents (Joywave, Jack Garratt, Gorillaz…) et sort simultanément plusieurs albums qui lui vaudront une nomination au Mercury Prize, un Ivor Novello et un NME Award du meilleur album pour « Grey Area » sorti en 2019.

A partir de là, on se dit qu’il se passe un truc. Quelque chose qui va au-delà des frontières de la musique urbaine. Adoubée par Kendrick Lamar, Lauryn Hill, mais aussi par Damon Albarn, Little Simz reste indépendante malgré les offres des Majors du disque et signe en 2019 avec le distributeur britannique AWAL Recordings. Cette indépendance est aussi la clé de sa réussite. Préservée d’une direction artistique hasardeuse, Little Simz dévoile un nouvel album particulièrement ambitieux, très riches en arrangements et vraies orchestrations. Il faut bien reconnaître que « Sometimes I Might Be Introvert » a parfois des allures d’opéra, avec un premier titre qui annonce la couleur (« Introvert ») où les paroles n’arrivent qu’après une longue introduction lyrique, pour ne pas dire grandiloquente. Avec un sens parfait du rythme Little Simz entonne alors son chant avec une fluidité qui nous laisse admiratifs, parfaitement calée sur la rythmique assez complexe de l’ensemble et ses chœurs Soul, ses airs de flûte, ses cuivres, son arpège de guitare…

Evidemment, c’est un disque engagé. Il est souvent question d’affirmation de soi, d’être « la meilleure version de soi-même », d’aller au bout de ses ambitions, de s’affirmer ( sur « Gems (Interlude »). Ety bien sûr elle n’a pas la langue dans sa poche. Féministe affirmée, Little Simz dénonce les discriminations, la corruption, l’inflation galopante, avec une identité affirmée (« I’m a black woman and I’m a proud one »). Bien au-delà du Hip Hop, l’album baigne littéralement dans des samples et une instrumentation héritée de la Soul des années 70, particulièrement évidente sur « Woman » ou sur les arrangements de « Two Worlds Apart » et « Standing Ovation ». Mais c’est aussi un disque fleuve de 19 titres, qui la verra passer de cette entrée en matière Néo-Soul à quelques intermèdes aux allures de comédie musicale comme « The Rapper That Came to Tea » et « The Guardian », en passant par le plus Pop « Speed » ou le très UK Rap – malgré son titre – « Rollin Stone », et enfin l’Afrobeat très réussi de « Fear No Man ».

Vous l’aurez compris : dire que Little Simz est une rappeuse serait affreusement réducteur, tant la palette de ses influences semble sans fin. Il en va de même pour son talent, dans une industrie musicale où les artistes à succès son ceux qui ne prennent aucun risque, Little Simz démontre sur cet album aux milles facette qu’une alternative est possible, et qu’elle peut fédérer des publics de tous horizons.

Pour plus d’infos :

https://www.littlesimz.com/
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https://twitter.com/littlesimz
https://www.instagram.com/littlesimz/

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