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ADIA VICTORIA – Silences (2019)

ADIA VICTORIA - Silences (2019)1. Clean
2. Bring Her Back
3. Pacolet Road
4. The City
5. Different Kind of Love
6. Devil Is A Lie
7. The Needle’s Eye
8. Cry Wolf
9. Heathen
10. Nice Folks
11. Dope Queen Blues
12. Get Lonely

Date de sortie : 22 février 2019 / Label : Canvasback / Pays d’origine : Etats-Unis

Après avoir sorti l’excellent « Beyond The Bloodhounds » en 2016, Adia Victoria est de retour avec un second album et passe à la vitesse supérieure. Enregistré à New York avec Aaron Dessner (The National), elle déploie sur ce nouvel opus un Blues Rock gothique et raffiné qui impose une bonne fois pour toute son style bien personnel. Il est en effet bien difficile de coller une étiquette à cette américaine qui doit autant à l’Indie Rock moderne qu’aux racines de la musique US. Un mélange des genres bien digéré qui joue habilement sur les changements d’ambiances calmes, rageuses ou orchestrées.

Installée à Nashville, elle est néanmoins originaire de Caroline du Sud, et c’est effectivement avec un Blues Rock sudiste qu’elle avait posé les bases de son premier album. « Silences » s’en écarte un peu et explore des voies parfois plus Pop (« The City »), des touches légèrement plus électroniques, sans oublier pour autant la recette qui lui va si bien sur « Dope Queen Blues ». Et c’est dans ces moments où elle se libère totalement qu’Adia Victoria devient irrésistible. L’autre single dévoilé en amont de l’album, « Different Kind Of Love », en est probablement le plus bel exemple : sous ses apparences de titre linéaire, il s’immisce doucement en nous d’abord grâce à quelques détails tels que des cuivres qui accompagnent les premiers breaks, puis monte progressivement en puissance et en tension, mêlant alors tous les instruments et notamment une guitare saturée et Blues. Un vrai tour de force suivi d’un morceau totalement différent, « Devil Is A Lie », qui évoque pour sa part une version sombre du Jazz de la Nouvelle Orléans.

Du début à la fin, c’est surtout un sentiment de maîtrise qui prédomine. Avec le violoncelle qui ouvre l’album sur « Clean », elle installe une ambiance aussi intrigante qu’inquiétante qui ne se dissipera pas. Loin de foncer tête baissée, elle préfère évoluer tout en finesse et nous raconter ses histoires qui font le thème de « Silences », dont le titre est tiré d’un livre de 1962 de Tillie Olsen, une féministe de la première heure.  Les paroles de titres tels que « Bring Her Back » ou « Pacolet Road » ne manquent pas de tranchant, des chansons dans lesquelles le diable n’est jamais bien loin…

Plus orchestré que son précédent album, mais aussi plus complexe, « Silences » est un disque qui ne se livrera totalement à vous qu’après plusieurs écoutes. Musicalement, vocalement, textuellement, Adia Victoria fait évoluer son univers avec beaucoup d’assurance et semble parfaitement savoir où emmener ses auditeurs, la récompense n’en sera que plus belle : derrière les interdits suggérés par le titre « Silences », peut-être l’entendrez-vous crier…

Pour plus d’infos :

Lire l’interview d’Adia Victoria, le 23 mars 2019

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