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JULIA JACKLIN – Crushing (2019)

JULIA JACKLIN - Crushing (2019)1. Body
2. Head Alone
3. Pressure To Party
4. Don’t Know How To Keep Loving You
5. When The Family Flies In
6. Convention
7. Good Guy
8. You Were Right
9. Turn Me Down Comfort
10. Comfort

Date de sortie : 22 février 2019 / Label : Transgressive – Pias / Pays d’origine : Australie

Révélée par « Don’t Let The Kids Win » en 2016, on a du mal à croire que cet album n’est que le deuxième de Julia Jacklin dont l’ascension fulgurante semble sans limites. Elle avait su, dès le début, trouver le mariage habile entre influences Country Folk et envolées plus Rock, bien que le premier des deux genres fût omniprésent sur son premier disque. Mais beaucoup de choses se sont passées pendant les deux années qui ont suivi, et notamment la sortie de l’album « Phantastic Ferniture », œuvre d’un groupe (éphémère ?) sur laquelle elle donnait l’impression de se lâcher totalement, et de mettre une bonne dose d’énergie et de fun dans sa musique.

Si « Crushing » n’est pas à proprement parler un album au propos particulièrement fun, il l’est dans son exécution. Julia Jacklin joue avec nos émotions à travers les siennes et la façon dont elle les interprète. Son chant était déjà un point fort, mais là sa voix habitée nous donne des frissons dès les premières notes de « Body » qui ouvre l’album. Une chanson de séparation, bercée par un ton mélancolique. « Cet album est le résultat de deux années de tournée et de relation amoureuse. Je me sens comme si je n’avais jamais eu d’espace pour moi », déclare-t-elle. « Pendant longtemps, j’ai eu le sentiment que ma tête était pleine de peur et que mon corps n’était que cette chose fonctionnelle qui m’emmenait du point A au point B et écrire ces chansons revenait à rejoindre les deux ».

Ce travail d’introspection l’a certainement largement inspirée (« I don’t want to be touched all the time / I raised my body up to be mine » nous dit-elle sur « Head Alone »), mais elle a surtout décidé de le traiter avec une grâce et un entrain qui viennent contrebalancer ce trop plein émotionnel. Ainsi, l’écoute de « Crushing » n’a rien d’une longue complainte, c’est au contraire une expérience particulièrement entraînante et rythmée, avec des compositions traitées avec autant d’énergie que d’âme (« Pressure To Party »), et on fait le grand huit avec elle.

Julia Jacklin parvient donc à nous faire le coup de son album « le plus personnel », mais en lui donnant l’éclat d’un disque fait pour se sentir bien, même si les titres des chansons sont dans l’ensemble sans équivoque (« Don’t Know How To Keep Loving You »). Et après l’avoir suivie dans cette course effrénée vers le réconfort, voilà qu’elle nous jette en pleine figure la chanson la plus belle et la plus déprimante que l’on ait entendu depuis des lustres, « Turn Me Down », avant de finir avec autant de poésie sur « Comfort ».

En tout cas avec un tel disque ce ne sont pas ses auditeurs qui lui tourneront le dos. A l’image de sa pochette, « Crushing » est un disque haut en couleur, qui parle de vie, d’angoisse et d’amour, et dont la force émotionnelle ne vous laissera pas indemnes. Ne cherchez pas plus loin : voici le meilleur album de ce début d’année.

Pour plus d’infos :

Lire l’interview de Julia Jacklin, mercredi 2 novembre 2016

Lire la chronique de « Don’t Let The Kids Win » (2016)
Lire la chronique de « Phantastic Ferniture » (2018)

Le Pop Up du Label, Paris, mercredi 2 novembre 2016 : galerie photos

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