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BLONDSHELL – Blondshell (2023)

BLONDSHELL - Blondshell (2023)1. Veronica Mars
2. Kiss City
3. Olympus
4. Salad
5. Sepsis
6. Sober Together
7. Joiner
8. Tarmac
9. Dangerous

Date de sortie : 7 avril 2023 / Label : Partisan Records / Pays d’origine : Etats-Unis

Le chaînon manquant entre les continents américain et européen, c’est ce que pourrait bien être ce premier album de Blondshell qui vous invite à vivre le rock indépendant comme une expérience émotionnelle profonde, tel qu’on ne l’avait plus entendu depuis les années 90. Cet héritage d’un âge d’or est indéniable et s’inscrit dans la lignée d’autres groupes actuels tels que Wolf Alice ou Black Honey qui en ont appliqué les préceptes avec beaucoup de réussite. Et Sabrina Teitelbaum, qui se cache derrière le pseudonyme Blondshell, assume totalement ses références. Elle tire des britanniques la partie la plus mélodique de son disque avec des chanson bercée de mélancolie telles que « Joiner ». « J’écoutais beaucoup de Britpop à l’époque de la création de ce morceau » nous explique Blondshell. « Beaucoup de ces groupes (The Verve, Pulp, Suede, Blur etc.) mélangeaient des sujets sensibles comme la toxicomanie avec des mélodies de guitares enjouées. Ce morceau est aussi inspiré par The Replacements pour l’énergie qu’il dégage. »

UK et US donc. Mais c’est plutôt la facette rageuse de Blondshell qui lui permet de plonger ses auteurs dans le vif du sujet dès le début de l’album avec le furieux « Veronica Mars ». Un morceau court, viscéral et particulièrement puissant, à peine deux minutes. Il y a du Grunge dans cette chanson que Hole n’aurait pas renié à son âge d’or. Et Blondshell a parfaitement assimilé ce concept « calme/tempête » qui animait les groupes à guitares de la fin du XXème siècle, « Kiss City » en est aussi un superbe exemple. Mais à l’inverse de toutes ces références d’une époque où l’on s’affichait avec une guitare avant de savoir en jouer, Sabrina Teitelbaum a étudié la musique, notamment la théorie du classique et du jazz, l’art des harmonies, et s’est retrouvée à écrire des chansons dans le monde des sessions de studio pop. Suffisamment pour qu’elle s’aperçoive que ce n’était pas son univers, ce qui la poussa à écrire ses propres morceaux.

C’est ainsi que Blondshell est née, avec ses compositions personnelles et authentiques, mêlant un savoir-faire certain en termes d’écriture et un sens aiguisé de l’urgence qui atteint des sommets sur le tubesque « Salad ». Une chanson et des textes aux airs de révolte, comme le faisait jadis Liz Phair sur « Exile In Guyville » il y a trente ans. Qu’il s’agisse de sa musique ou de ses textes, cet album aurait assurément fait un carton à l’époque. Un disque sans concessions qui ne manque pas d’être critique face à la façon dont les médias nous conditionnent, notamment sur les deux premiers titres, mais aussi à travers son honnêteté et son rôle cathartique, hanté mais libérateur, qui trouve une forme de répit sur « Dangerous », une chanson finale bercée de doutes qui pose plus de questions qu’elle n’offre de réponses, à part la certitude que Blondshell est un nom que l’on retiendra, peut-être bien celui de la grande révélation musicale de l’année 2023.

Pour plus d’infos :

https://www.blondshellmusic.com/
https://www.facebook.com/blondshe11
https://www.instagram.com/blondshell/
https://twitter.com/Blondshe11

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