Date de sortie : 21 novembre 2011 / Label : BPitch Control / Pays d’origine : Australie

On n’avait jamais chroniqué jusqu’ici aucun artiste du label Berlinois Bpitch Control, et pour cause, celui-ci est bien plus attiré par la musique purement électronique que l’Indie Rock. Reconnaissons que nos oreilles ne se sont probablement pas beaucoup plus ouvertes avec le temps, mais celle du label, certainement, puisqu’il sort aujourd’hui le premier album de Dillon qui, s’il conserve quelques ficelles du genre, se caractérise surtout par une atmosphère beaucoup plus Pop, enfin, si l’on peut dire…

Dillon n’a pourtant rien d’une artiste grand public, le côté très intimiste de son album laisse d’ailleurs plutôt penser le contraire. Elle nomme parmi ses influences Billie Holiday, Jean-Michel Basquiat, et Jeff Buckley et l’on comprend un peu mieux d’où vient cette musique à la fois si intimiste et ‘Arty’. Un peu à la manière de Soley que nous avions chroniqué l’an dernier, en raison des arrangements qu’elle apporte à ses morceaux, mais aussi de Regina Spektor (sur ‘Hey Beau’), c’est au piano (ou claviers) que Dillon se démarque et c’est à partir de cette base qu’elle fait évoluer ses morceaux.

Si le titre ‘This Silence Kills’ laisse bel et bien penser que nous avons affaire à un disque Electro, voire trip Hop, la suite s’en détache rapidement en s’ouvrant à d’autres horizons, notamment le très entêtant ‘Tip Tapping’ porté par des instruments à vent. Sa petite voix évoque Cocorosie, mais on trouve ses chansons plus accessibles et touchantes, et surtout moins barrées. On sent bien l’influence Soul/Jazz sur ‘Thirteen Thirtyfive’, accompagné d’une harpe, qui ne ferait pas mauvaise figure face à un album de Joanna Newsom. Pour reprendre le côté Pop dont nous vous parlions au début, ‘Your Flesh Against Mine’ est quant à lui plus proches des compositions de Lykke Li, surtout à l’époque de son premier album ‘Youth Novels’.

Il vous faudra plusieurs écoutes avant de véritablement apprivoiser la musique de Dillon, à la fois sobre et originale, mais certainement plus centrée sur l’acoustique que l’électronique (même si le dernier titre nous fait mentir). Ensuite le charme agira à merveille. Une belle découverte.