1. Love Steals Us From Loneliness
2. Welcome Home
3. I Want A Warning
4. I Understand It
5. As If I Hadn’t Slept
6. Too Long Awake
7. Not Just Sometimes But Always
8. The Space Between All Things
9. El Capitan
10. Blame It On Obvious Ways
11. Disconnected
12. Goodnight
Date de sortie : 7 mars 2005 / Label : Parlophone – EMI / Pays d’origine : Royaume-Uni |
Après trois années de silence Idlewild est de retour avec un nouvel album, Warnings/Promises. Entre temps quelques changements sont intervenus au sein de la formation, notamment l’arrivée à la basse de l’irlandais Gavin Fox (ex-Turn) à la place de Bob Fairfoull. Ce n’est pourtant certainement pas cela qui poussa les Ecossais à effectuer un tel virage artistique, puisque le passé musical de Gavin Fox s’inscrit tout à fait dans la même lignée.
Warnings/Promises est à plus d’un point un grand pas en avant pour le groupe, mais qui n’est pas sans risques. Une ouverture toute en distorsion sur ‘Love Steals Us From Loneliness’ qui, si aussi puissante que par le passé, comporte un tempo lent qui pourrait nous laisser supposer que le groupe est tombé dans une relative facilité, et s’attaque peut-être au ‘très grand public’. La voix de Roddy Woomble, toujours aussi impeccable, vient cependant se déposer parfaitement sur l’ensemble. Et l’on pourrait presque dire qu’à partir de là le groupe range ses guitares électriques. De quoi fâcher plus d’un fan de la première heure.
Les Ecossais s’éloignent du schéma classique punk-rock-noisy auquel ils nous avaient habitués pour nous offrir un disque plein de ballades. Ils font d’ailleurs appel cette fois-ci à Tony Hoffer (Air, Beck, The Thrills) pour enregistrer l’album au lieu de Dave Eringa qui avait produit les précédents albums du groupe. Une fois l’effet de surprise et les premiers froncements de sourcils passés, on peut néanmoins commencer à apprécier pleinement ce Warnings/Promises.
Le résultat est beaucoup plus doux, et l’on peut craindre au début qu’il manque de profondeur et d’accroche. Mais à l’écoute de ‘Welcome Home’ sur lequel la voix et la guitare acoustique de Roddy Woomble forment un mariage exquis on comprend que le groupe a voulu nous offrir autre chose. Une écoute générale qui demandera donc plus d’attention, mais un effort récompensé. Beaucoup de titres seront calqués sur ce modèle mi-folk mi-électrique : le superbe ‘I Understand It’, second single issu de l’album et ses chœurs magnifiques, le plus conventionnel ‘Not Just Sometimes But Always’ qui comprend toutefois de belles parties de violon, ‘El Capitan’, au son plus étouffé, puis les deux derniers titres de l’album, ‘Disconnected’ et ‘Goodnight’, dont le slide un peu ‘Country’ n’est peut-être pas toujours du meilleur effet, mais qui parviennent à convaincre dans l’ensemble.
Les quelques titres encore électriques ne le seront donc jamais dans la même mesure que sur ‘The Remote Part’ ou ‘100 Broken Windows’. Bien plus soft, même si ‘I Want A Warning’, nous rappellera encore un peu l’héritage du groupe. ‘The Space Between All Things’ est sans aucun doute le plus réussi du genre, avec un refrain qui fait immédiatement son effet et trotte un bon moment dans les esprits.
C’est donc arrivé. Idlewild a grandi et est aujourd’hui prêt à prendre de nouvelles directions, quitte à se mettre une partie de son ancien public à dos. Une prise de risques qui, si elle ne comprend pas que des réussites, a le mérite d’inscrire la musique d’Idlewild dans la durée. Un résultat finalement plus intéressant que le très bon mais plus répétitif ‘Remote Part’, qui n’était qu’une pâle séquelle de ‘100 Broken Windows’.
C’est différent, calme, mais réfléchi, Idlewild a atteint l’âge de la maturité.
Titres conseillés : Love Steals Us From Loneliness, Welcome Home, I Want A Warning, I Understand It, The Space Between All Things, El Capitan.