THE SMASHING PUMPKINS - Zeitgeist (2007)

1. Doomsday Clock
2. 7 Shades Of Black
3. Bleeding The Orchid
4. That’S The Way (My Love Is)
5. Tarantula
6. Starz
7. United States
8. Neverlost
9. Bring The Light
10. (Come On) Let’S Go !
11. For God And Country
12. Pomp And Circumstances

Date de sortie : 10 juillet 2007 / Label : Martha’s Music / Pays d’origine : Etats-Unis

Il y a un moment que ce n’est plus un scoop… Les Smashing Pumpkins se reforment… C’est Billy Corgan qui le dit, du haut de son ego surdimensionné. Depuis la sortie de son album solo en 2005, ce dernier émettait en effet déjà le vœu ressusciter ce groupe qui lui a tant donné, retrouver le chemin des studios et de la scène.

Alors c’est bien beau tout ça, il y a même de quoi rêver : retrouver le groupe qui a tant bercé mon adolescence… Mais franchement, qu’attendre d’une telle reformation ? Surtout si celle-ci est amputée de la moitié de ses membres (D’arcy, mais surtout James Iha, aïe aïe aïe). Billy Corgan veut-il nous faire croire que les Smashing Pumpkins, c’est lui ?

Voici donc ‘Zeitgeist’, annoncé depuis des mois par son auteur, William Patrick Corgan – seul ayant droit des compositions de ce disque – comme un retour au gros son et surtout à l’esprit du quartet de Chicago. Et là, quelle heureuse surprise, l’album part au quart de tour sur ‘Doomsday Clock’, avec un riff de guitare lourd, très lourd, presque métal…et un son qui nous replonge presque 15 ans en arrière, à l’époque de ‘Siamese Dream’. On n’ose y croire, ce vieux roublard aurait-il réussi à lui seul la prouesse de faire revivre LE groupe phare du rock américain des années 90 ? La réponse est non, mais on ne peut que s’incliner par la force et l’efficacité dégagée par ‘Zeitgeist’. Aucun doute : Billy Corgan a mis beaucoup de lui-même dans cette aventure, c’est son ‘bébé’ et il y croit, courant sans doute après une jeunesse si glorieuse. Un investissement personnel qui lui avait beaucoup plus réussi il y a bientôt 10 ans sur ‘Adore’, un album à part – et superbe – qui n’avait pas trouvé toute l’attention qu’il méritait.

En revanche ce n’est pas non plus pour autant que ‘Zeitgeist’ va supplanter les œuvres indispensables que les Smashing Pumpkins nous ont offertes pendant les années 90. La machine est formidablement bien huilée, la production est excellente, les titres très efficaces et le rythme endiablé… mais on ne peut s’empêcher de remettre ce disque dans son contexte et de le comparer à l’œuvre du groupe. Il manque ce petit quelque chose qui faisait toute l’originalité du quartet de Chicago. Ca ressemble aux Smashing, ça a le goût des Smashing, mais ça n’est pas les Smashing… L’efficacité et l’entrain de ce nouvel album ont tendance à supplanter la recherche, les expérimentations, bref, la prise de risques.

Toutefois si l’on considère ‘Zeitgeist’ sans penser au passé, on ne peux que s’incliner face à un tel enchaînement de tubes (‘7 Shades Of Black’, ‘Tarantula’, voire ‘(Come On) Let’s Go !’ et son riff pompé sur ‘Bullet With Butterfly Wings’). On retrouve également la patte de Billy Corgan sur ‘For God And Country’ qui rappelle l’ambiance électronique de son album solo. On apprécie toujours le jeu impressionnant de Jimmy Chamberlin, toujours d’une puissance inouïe et surtout réglé comme un métronome. D’une manière générale, le disque a tendance à être plus cohérent que ‘Machina / The Machines Of God’, celui qui avait vu la fin du groupe il y a 7 ans, même s’il n’y a pas un seul titre du niveau de ‘Stand Inside Your Love’ ou même ‘The Everlasting Gaze’. C’est peut-être sur cette note positive qu’il faudra rester. On l’écoutera certainement bien moins longtemps que ‘Siamese Dream’, ‘Mellon Collie And The Infinite Sadness’ ou ‘Adore’, mais voici l’occasion rêvée pour toute une jeune génération de découvrir via cet opus très accessible l’œuvre inoubliable des Smashing Pumpkins.

A l’heure à laquelle nous écrivons ces lignes, nous ne savons toujours pas jusqu’où ira la mégalomanie de Billy Corgan, mais il faut reconnaître qu’elle lui réussit plutôt bien. Reste à savoir si ces Smashing Pumpkins auront un avenir. Il faudra certainement que Billy Corgan lâche du lest et laisse les autres membres du groupe s’exprimer, ou tout simplement exister. A part cela votre satisfaction dépendra surtout de vos attentes.