1. All Things Change
2. Mina Loy (M.O.H.)
3. The Cameraeye
4. Tolovesomebody
5. A 100
6. Dia
7. Now (And Then)
8. I’M Ready
9. Walking Shade
10. Sorrows (In Blue)
11. Pretty, Pretty Star
12. Strayz

Il ne l’avait jamais vraiment caché… Billy Corgan est un enfant des années 80, et le rock des Smashing Pumpkins en découlait naturellement. Et aujourd’hui, après l’explosion des Smashing puis la courte aventure de Zwan, ce dernier prend enfin seul son envol.

Première écoute et premier constat : Billy Corgan n’a pas l’intention de tomber dans la facilité, le plan marketing, ou une mauvaise resucée des Smashing. Bien au contraire The Future Embrace surprend, et en décevra peut-être autant qu’il en ravira. C’est bien là d’ailleurs la seule véritable comparaison que l’on puisse faire avec son ancien groupe : sur The Future Embrace ‘Adore’ et ses ambiances mélancoliques, sa simplicité et ses nappes de claviers n’est jamais bien loin. Et c’était de loin le disque le plus sous-estimé du groupe. Ce n’est donc que justice si aujourd’hui Billy Corgan a le cran de prendre le même risque, quitte à déplaire aux fans de gros riffs.

L’ambiance générale oscille donc entre un son plutôt ‘robotique’ proche des années 80, mais va aussi chercher les bonnes influences aux bons moments, notamment The Cure ‘première époque’ (l’intro de Dia serait à s’y méprendre un air du groupe de Robert Smith à ses débuts, ce dernier fait également une apparition sur la reprise des Bee Gees ‘To Love Somebody’, même s’il faut vraiment le savoir).

C’est donc le bien nommé ‘All Things Change’ qui ouvre l’album, tel un avertissement destiné à l’auditeur. Ce titre, comme la plupart des morceaux de l’album, n’a pas un effet instantané. L’approche de The Future Embrace est tout compte fait assez difficile, et l’on peut se demander où sont les airs accrocheurs derrière les nappes de claviers et les sons noisy ressuscités de l’époque du shoegazing (on pense aussi à ‘Loveless’ de My Bloody Valentine). Et pourtant la qualité est bel et bien là. Une deuxième écoute et tout cela passe déjà beaucoup mieux. Le final du titre d’introduction se trouve alors attachant, les guitares de Mina Loy (M.O.H.) plus rock et, comme nous le suggérions auparavant, très proche de ‘Adore’. ‘The Cameraeye’ avec sa ligne de basse à la ‘New Order’ convainc tout autant.

Pourtant tout n’est pas encore parfait. La mission d’avant-gardisme que se confère l’ex leader des Smashing Pumpkins est encore semée d’embûche. Le disque ralenti dans sa seconde moitié avec Now and Then, ou le peut-être un peu trop 80’s I’m Ready. Qu’importe, le combat est déjà gagné. ‘Walking Shade’ remet les pendules à l’heure. Les maladresses sont vite pardonnées. Même s’il ne signe pas ici l’album de l’année, Billy Corgan a gagné son pari et nous prouve une fois de plus – mais pas de la manière dont on pouvait s’y attendre – à quel point il peut-être un songwriter intelligent et inspiré.

Titres conseillés : All Things Change, Mina Loy (M.O.H.), The Cameraeye, To Love Somebody, Dia, Walking Shade.