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RUEN BROTHERS – All My Shades Of Blue (2018)

RUEN BROTHERS - All My Shades Of Blue (2018)1. Coyotes Of Malibu (Intro)
2. Walk Like A Man
3. All My Shades Of Blue
4. Make The World Go Away
5. Finer Things
6. An Evening Dreaming
7. Motor City
8. Aces
9. Summer Sun
10. Vendetta
11. Strangers
12. Caller

Date de sortie : 1er juin 2018 / Label : Ramseur Records – Modulor / Pays d’origine : Royaume-Uni

Voici l’un des albums les plus étonnants de l’année. Et pourtant il n’a rien de nouveau, bien au contraire, il a même l’air très ancien ! Les frères Rupert et Henry Stansall forment cet improbable duo qui s’est donné pour mission de faire revivre les premières heures du Rock, non pas celui des années 80 ou 90, mais plutôt des 50’s ! La première fois que nous avons entendu le duo, c’était sur le clip de « All My Shades Of Blue » qui donne son nom à l’album. D’emblée on est surpris par tous les clichés de cette époque révolue affichés par cette vidéo, qu’il s’agisse du look très rétro des deux frangins, ou du chant d’Henry qui aurait tendance à faire penser à celui des Righteous Brothers sur ce titre. Mais on ne peut s’empêcher cette chanson. Beaucoup. Derrière le kitch apparent se cache une machine bien huilée et un songwriting plus moderne qu’il n’y paraît, capable d’évoquer le passé tout en jouant à la manière d’un groupe d’aujourd’hui, avec une production moderne. Et justement, c’est Rick Rubin (qui a produit les Red Hot Chili Peppers, Beastie Boys, Weezer… mais aussi Justin Timberlake et Shakira !) qui se trouve derrière la console. Il a probablement su diriger les Ruen Brothers dans la bonne direction pour donner le mordant nécessaires à des chansons qui revendiquent l’héritage de ce temps où les rockeurs étaient aussi d’élégants crooners comme Roy Orbison ou Elvis à leurs débuts.

Cette envie de se lancer dans un tel répertoire n’est pas le fruit du hasard. Biberonnés dès leur plus jeune âge par les disques de leur père amateur de musique, un régime à base de Rolling Stones et d’Everly Brothers, les deux frangins répétaient dans la cuisine familiale tout en cherchant des concerts dans leur ville natale de Scunthorpe, commune ouvrière du North Lincolnshire en Angleterre. Rupert en rit encore : « Enfants nous allions dans les pubs et les clubs pour demander au propriétaire si nous pouvions jouer quelque chose pour les ivrognes locaux à 2 heures de l’après-midi. ». Aujourd’hui les concerts dans les pubs sont bien loin et les Ruen Brothers ont su digérer au fil des ans leurs influences très marquées à leurs débuts (on peut facilement le voir sur les premières versions de leurs chansons datant de 2013, comme « Walk Like A Man », ici). Leur enthousiasme et leur énergie déployés dans ce projet ont fait le reste, et attiré d’autres musiciens de renom dans l’aventure : Ian McLagan (Small Faces), Chad Smith (Red Hot Chili Peppers) et Dave Keuning (The Killers).

Le résultat, enregistré dans des conditions live, est réjouissant et plein d’entrain. Quelque part entre Blues, Country et Rock, notamment sur « Aces », l’une de leurs toutes premières chansons. Mais c’est surtout le rythme qui prime, sur le mordant « Finer Things », renforcé par des cuivres, les impeccables refrains de « An Evening Dreaming » et « Motor City » ou le lyrisme du très cinématographique « Summer Sun » qui évoque le grand Ouest américain, sans oublier la charmante ballade « Make The World Go Away » sur laquelle le fantôme d’Elvis Presley n’est pas bien loin. Cette Amérique n’est jamais bien loin dans le cœur des Ruen Brothers, et la verve avec laquelle ils nous la chantent font de ce premier album une réussite aussi grande qu’inattendue.

Pour plus d’infos :

https://ruenbrothers.com/
https://www.facebook.com/ruenbrothers/
https://twitter.com/ruenbrothers

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