1. Alphabet
2. Nigel Hitter
3. Born in Luton
4. March Day
5. Water in the Well
6. Snow Day
7. Human, for a Minute
8. Great Dog
9. 6/1
10. Harsh Degrees
11. Station Wagon
Date de sortie : 15 janvier 2021 / Label : Dead Oceans / Pays d’origine : Royaume-Uni |
C’était notre premier groupe chroniqué en 2018 et il allait nous accompagner toute l’année. Trois ans plus tard l’histoire se répète : Shame vient nous apporter ses vœux avec le successeur de l’incandescent « Songs of Praise ». Un véritable coup de massue qui nous avait non seulement secoués à une époque ou nos découvertes musicales risquaient de sombrer dans la routine, mais aussi une porte ouverte où allaient se glisser avec autant de réussite de nombreux groupes qui peuvent tout autant se réclamer de cette renaissance Post-Punk, voire Punk tout court, avec des albums tranchants, revendicatifs, mais aussi lettrés comme l’on si bien fait Fontaines D.C. et The Murder Capital.
L’heure du « difficile » deuxième est donc arrivée pour Shame. Loin de se précipiter, le groupe a pris son temps. Leur année de gloire fut tellement intense en termes de tournées – ce qui n’est évidemment plus le cas aujourd’hui – qu’ils avaient bien besoin de repos afin de refaire le plein d’énergie. Une force brute qu’ils déversent à flots au long des 11 titres de « Drunk Pink Tank », un album qui n’a peut-être pas la même instantanéité que on prédécesseur, mais qui démontre déjà l’évolution technique du groupe londonien, avec plus de variations dans la construction de ses titres qui alternent frénésie totale (« Alphabet »), noirceur troublante (« Born in Luton »), riffs imparables (« Water in the Well »), et une atmosphère sombre presque Cold Wave sur final qui prend son temps (« Station Wagon »).
Au premier abord on croirait presque que Shame se prend trop au sérieux et oublie la dérision qui les caractérisait si bien sur « Songs of Praise ». C’est sûr, l’âge de l’insouciance est révolu, mais le groupe a su garder son second degré à travers ses vidéos déjantées. Cette fois-ci les anglais semblent avoir beaucoup écouté les œuvres de Talking Heads pour donner à leurs compositions une touche rythmique particulière que l’on détecte notamment sur le sombre et introspectif « Snow Day », un titre qui, à l’image d’une grande partie de l’album, se concentre sur les rêves, le subconscient mais aussi la crise d’identité.
« Drunk Tank Pink » est en fin de compte un disque qui reflète bien son temps. Exit le pub The Queens Head, la boîte du Brixton’s Windmill, Shame avait besoin d’un nouveau QG plus en phase avec son présent. Le guitariste Sean Coyle-Smith s’est barricadé dans sa chambre pour déconstruire et réapprendre son jeu de guitare. Le frontman Charlie Steen, quant à lui, a adopté une tactique différente en faisant la fête pour sortir de sa psychose. « Quand vous êtes exposé à tout cela pour la première fois, vous vous croyez indestructible », remarque-t-il. « Au bout de quelques années, on en arrive à un point où on se rend compte que tout le monde a besoin d’un bain et d’une bonne nuit de sommeil parfois. »
Mais ne vous-y méprenez pas : aucun risque de s’endormir sur cet album encore une fois décoiffant sur lequel Shame évite la facilité et nous balance une rage qui sous une déferlante de décibels, fait beaucoup de bien ! Tout simplement brillant.
Pour plus d’infos :
Lire la chronique de « Songs of Praise » (2018)
Elysée Montmartre – Paris, vendredi 14 décembre 2018 : galerie photos
Le Point Ephémère – Paris, vendredi 1er décembre 2017 : galerie photos
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