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ST. VINCENT – Masseduction (2017)

ST. VINCENT - Masseduction (2017)1. Hang On Me
2. Pills
3. Masseduction
4. Sugarboy
5. Los Ageless
6. Happy Birthday, Johnny
7. Savior
8. New York
9. Fear The Future
10. Young Lover
11. Dancing with a Ghost
12. Slow Disco
13. Smoking Section

Date de sortie : 13 octobre 2017 / Label : Caroline Records / Pays d’origine : Etats-Unis

Il y a 10 ans déjà, nous écrivions notre première chronique de St. Vincent, avec son album, « Marry Me » qui aujourd’hui encore tourne régulièrement sur nos platines. « Une belle découverte » affirmions-nous à l’époque… On ne croyait pas si bien dire ! Au fil des ans nous avons vu Annie Clark grandir en dehors des sentiers balisés, imposant album après album son style et ses fantaisies, collaborant avec les plus grands (« Love This Giant » sorti avec David Byrne en 2012). Au fil de ses projets son succès n’a cessé de grandir, jusqu’au Grammy Award de la meilleure artiste de musique alternative en 2015 pour son disque éponyme sorti l’année précédente.

Évidemment ce nouveau statut a multiplié de façon exponentielle les attentes à travers le monde, et ce cinquième album, pressenti depuis fin 2016 déjà, est enfin arrivé, après nous avoir présenté les alléchants « New York » et « Los Ageless » l’été dernier. Un premier titre en forme de retour aux sources et à la simplicité, et un second qui remet en avant toute l’excentricité de l’artiste, mais avec un penchant plus Pop. C’était aussi l’une des craintes qui précédait cette sortie : Annie Clark allait-elle succomber à l’appel du succès et lisser sa musique si personnelle pour satisfaire les masses ?

Bonne nouvelle, la première écoute de « Masseduction » est déroutante, et c’est exactement ce que l’on attendait de sa part, même si l’ensemble bénéficie de la production particulièrement léchée de Jack Antonoff qui a travaillé avec des chanteuses Pop comme Taylor Swift, Sia ou Lorde, mais aussi des groupes plus Rock comme Bleachers. John Congleton qui l’accompagnait depuis « Actor » est néanmoins encore de la partie sur trois titres. Quoiqu’il en soit, St. Vincent avait certainement besoin de trouver le bon équilibre avec ce double challenge, un équilibre parfois fragile qui ne lui empêche pourtant pas de retomber à chaque fois sur ses pieds.

Chaque album de St. Vincent est identifiable par son style, ses couleurss et le look toujours différent de St. Vincent. « Masseduction » qui traite avec beaucoup d’humour et d’ironie son nouveau statut de « star » (« Oh, what a bore to be so adored » clame-t-elle) n’échappe pas à la règle et nous présente une Annie Clark sous des couleurs criardes et kitch, puisées dans les années 80. Le son de cet album vient aussi, pour une partie, de là. C’est en tout cas ce que l’on croit au début, car la première moitié de cette œuvre, et notamment le titre qui lui donne son nom, joue à fond la carte 80’s, au point de se demander si elle ne va pas y laisser quelques plumes. Mais Annie Clark est plus futée et créative que cela. Pour elle tout cela n’est qu’un grand terrain de jeu, et après avoir exploité à fond ce concept sur « Sugarboy » qui sonne volontairement  déjà daté, elle revient à une chanson dont elle seule a le secret, « Los Ageless », qui se moque gentiment d’une société où l’obsession de l’image de soi et le refus de vieillir sont devenus maladifs. Une chanson très Pop mais maligne, qui illustre une fois de plus toute son intelligence d’écriture. C’est imparable, tout comme ses intermèdes plus mélancoliques au piano sur « Happy Birthday Johnny » (qui fait peut-être écho au « Prince Johnny » de 2014) et de « New York », tout comme les violons de « Slow Disco ».

Cette variété a toujours fait la force de St. Vincent. D’autres titres rappelleront aisément ses albums précédents, notamment « Hang On Me » en introduction, dans l’esprit de l’album « Strange Mercy », ou « Fear The Future » qui se rapproche des chansons de « Actor », même si le côté flashy des années 80 reste le fil conducteur de « Masseuction », un disque qui est en quelque sorte son interprétation de la musique Pop, mais surtout un tour de force qui lui permet largement de séduire les masses tout en restant fidèle à elle-même.

Pour plus d’infos :

Interview, Paris, mardi 18 février 2014

‘St. Vincent’ (2014)

Galerie photos du concet à la Cigale, le mardi 18 février 2014

DAVID BYRNE & ST. VINCENT – Love This Giant (2012)

‘Strange Mercy’ (2011)
Lire l’interview de St. Vincent, le vendredi 24 juin 2011
Galerie photos du concet au Café de la Danse, le Mercredi 30 novembre 2011
‘Actor’ (2009)
‘Marry Me’ (2007)

La Maroquinerie, Paris, dimanche 26 avril 2009 : compte-rendu / galerie photos

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