Date de sortie : 6 juin 2025 / Label : Rough Trade / Pays d’origine : Angleterre

Vous vouliez plus de Pulp ? Depuis longtemps ? Nous aussi, sans trop y croire, et eux non plus ! Certes, l’annonce d’un nouvel album 24 ans après « We Love Life » fut une surprise, mais sachant que le groupe avait signé chez Rough Trade l’an dernier, on pouvait se douter que quelque chose se tramait dans l’ombre.

La tournée 2012 et ses allures de clou final nous avait donné tout ce que l’on pouvait encore espérer de Pulp : les voir une dernière fois sur scène avant que le rideau ne tombe définitivement, d’autant plus que Jarvis Cocker n’a pas chômé ces dernières années, entre son projet JARV IS… (2020) et la BO de « This Is Going To Hurt » en 2022), son album avec Chilly Gonzales en 2017 , mais aussi sa participation aux films de Wes Anderson, et tout particulièrement « The French Dispatch », à l’occasion duquel il sortit l’album de reprises françaises « Tip-Top – Chansons d’ennui » (2021).

Mais Pulp n’avait pas dit son dernier mot, reprenant les concerts en 2023 à travers le Royaume-Uni puis l’Amérique (du Sud la même année, du Nord l’année suivante). Et après deux années passées sur la route la nouvelle est tombée : la sortie du single « Spike Island » puis l’annonce de « More. » le 6 juin 2025. « Nous avons joué une nouvelle chanson vers la fin de la tournée, et personne ne nous a jeté quoi que ce soit, ou n’est parti au bar. » confie Jarvis. Et pour ce nouveau disque il n’était pas question de passer des mois enfermés en studio comme à la belle époque, ce qui aurait pu décourager le reste du groupe. C’est même l’album de Pulp le plus rapidement mis en boîte à ce jour, avec le producteur James Ford, qui a enregistré ces dernières années avec Fontaines D.C., Beth Gibbons, Blur Depeche Mode, Birdy, Jessie Ware, Shame, The Last Dinner Party et bien d’autres …

Mais vitesse ne signifie pas précipitation. Bien au contraire, ce disque est l’occasion pour Pulp de poser leur regard sur le passé et de profiter du temps dont ils disposent encore, une décision motivée par le décès du bassiste Steve Mackey. C’est cet élan qui fait certainement de « More. » un disque qui comptera dans la discographie de Pulp. Bien au-delà d’un simple comeback, le groupe nous ravit par son sens de la fantaisie intact sur « Spike Island », un titre inspiré d’un concert chaotique des Stone Roses en 1990. On apprécie également les élans Disco Soul de « Got To Have Love » ; « Tina » dont l’instrumentation fait écho aux derniers travaux en solo de Jarvis Cocker ; « The Hymn of the North », premier titre dévoilé au public pendant la tournée et enfin « Sunset », coécrit par Jarvis Cocker et Richard Hawley, qui fut jadis membre de tournée de Pulp.

Ce disque enregistré en seulement trois semaines est sans aucun doute l’un des meilleurs retours de ces dernières années. La plume intacte de Jarvis Cocker, éternel crooner, observateur et conteur de son temps, associé à son incomparable déhanché, font le reste…